Bully fait appel au programme "1 000 cafés"

L’association "1 000 cafés" vise à accompagner les villages ruraux qui veulent ouvrir un établissement. La commune de Bully a tenté sa chance...

A Bully, le café restaurant, flambant neuf attend son gérant ! (© Aletheia Press / B. Delabre)
A Bully, le café restaurant, flambant neuf attend son gérant ! (© Aletheia Press / B. Delabre)

Ouvrir 1 000 établissements multi service dans des communes rurales en France : c’est le pari ambitieux du programme "1 000 cafés", lancé en 2020 et animé par l’association du même nom. Une initiative portée par l'association Groupe SOS, qui évolue dans l'économie sociale et solidaire. Conçu comme un appel à candidature, le programme s’adresse aux municipalités à la recherche d’un accompagnement pour (re)faire vivre un café-restaurant. C’est le cas de Bully, village de 900 habitants confronté à des problématiques classiques.

« Il y a une dizaine d’années encore nous avions des commerces de base qui ont disparu au fil du temps », constate Christian Cossard, maire de Bully. La municipalité précédente, propriétaires des murs du café du village, voit deux gérants jeter l’éponge coup sur coup. Lassée, elle décide de candidater au programme "1 000 cafés". « Suite à mon élection, nous avons repris le projet avec enthousiasme, nous y souscrivons complètement », poursuit Christian Cossard.

Un lieu de vie

Si Bully s’entête à maintenir son café ouvert, la raison est simple : « Il y a une véritable attente de la population, dont 30 % fait partie du 3e âge », remarque l’élu seinomarin. « 80 % des ruraux souhaitent l'ouverture d'un café dans leur commune », confirme, de son côté, Chloé Brillon, présidente de l'association 1 000 cafés. S’il s’agit d’offrir des services multiples : café, restauration, relais colis, jeux, l’enjeu est aussi social. « Nous voulons faire de notre café également un lieu de vie. Les gens n’ont plus l’occasion de se croiser », insiste Christian Cossard.

Pour construire un projet viable, l’association met à contribution ses compétences. Elle définit les besoins (services, horaires…), notamment auprès des habitants. Elle se charge également du financement directement lié au lancement du commerce, grâce à des partenaires privés, pour un budget autour de 20 000 à 25 000 euros en moyenne. Enfin, elle recrute un gérant, en partenariat avec la municipalité. Un travail de longue haleine, sur mesure. « Nous rencontrons des territoires avec des réalités très différentes... », illustre Chloé Brillon.

De son côté, la municipalité s’engage à faciliter l’installation du gérant. « Le deal avec l’association était que nous proposions un local et un logement », se souvient le maire de Bully. Pour cela environ 250 000 euros de travaux ont été consentis. Face à ce budget conséquent, « nous nous sentons une obligation de résultat », note Christian Cossard. Les travaux, débutés il y a un an, sont en passe d’être achevés et l’ouverture est programmée en septembre.

En phase de recrutement

« Nous sommes en phase de recrutement d’un gérant, ce qui ne s’avère pas être le plus aisé. Mais nous restons confiants », remarque Christian Cossard. En effet, l’association, pour maximiser la réussite du projet, est très sélective. « Les profils des personnes candidates sont très variés. Nous veillons à ce qu'elles découvrent les contraintes de ce métier et la vie en milieu rural », analyse Chloé Brillon.

Plusieurs leviers existent. L’association propose par exemple une centrale d’achats, ou des moments d’échanger au sein du réseau. « Mais pour que le projet tienne la route, il faut réunir, les élus, les habitants et les gérants », martèle Chloé Brillon. Et faire preuve d’imagination ! Aujourd’hui, une centaine de cafés ont été ouverts grâce au programme et une centaine d’établissements indépendants déjà en activité ont demandé un accompagnement spécifique. « Nous sommes présents sur 35 départements et avons créé 140 emplois », se réjouit Chloé Brillon. Et prochainement, Bully devrait augmenter ce bilan !

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont