Goderville : Le Nichoir, un espace de coworking à la ferme

De la volonté de créer du lien entre le monde agricole et les urbains est né le Nichoir. Un espace de coworking situé au cœur de la ferme cauchoise Bellet à Goderville.

L’inauguration du Nichoir Coworking a eu lieu en août 2021, 300 personnes étaient présentes à l’évènement. (© Marcus Zymmer)
L’inauguration du Nichoir Coworking a eu lieu en août 2021, 300 personnes étaient présentes à l’évènement. (© Marcus Zymmer)

Le coworking a aussi sa place à la campagne. La preuve en est, le Nichoir Coworking est un espace de travail commun de 150 m2 construit dans l’ancienne charreterie de la ferme Bellet, à Goderville. Depuis septembre, il accueille régulièrement huit entreprises qui n’ont rien à voir avec le monde agricole, des séminaires et des coworkers nomades, de passage dans la région. « Il faut compter environ 8 euros TTC, la demi-journée avec les boissons et 185 euros HT par mois. On a aussi deux chambres d’hôtes pour accueillir les personnes de passage » précise Marjorie Lambert, la gérante du lieu.

Un milieu sécurisant

« Pour les entrepreneurs, le fait d’être dans un milieu naturel, ça leur permet de travailler dans de bonnes conditions et d’être productifs. Le Nichoir Coworking est un milieu sécurisant, qui pousse à la créativité », témoigne la gérante. Le nom n’a pas été choisi au hasard, il rappelle que cet espace se veut une base solide pour les entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans des projets. C’est également un lieu qui s’adapte à ceux qui désirent rester, comme à ceux qui sont simplement de passage.

Ce tiers-lieu, comme le nomme parfois Majorie Lambert, est labellisé par la région Normandie et UniLasalle. Ce nouvel écosystème permet à celle qui a une double casquette de gérante et d’agricultrice d’entretenir l’exploitation. Les bâtiments sont ainsi régulièrement rénovés et entretenus pour offrir un service de qualité.

Créer du lien entre urbains et ruraux

Mais Le Nichoir a aussi vocation à recréer du lien entre les urbains et les ruraux. « On a remarqué avec mon mari, que de plus en plus d’urbains viennent s’installer dans nos campagnes. Pourtant, il y a un fossé qui continue de se creuser entre le milieu agricole et ceux qui viennent s’y installer. » Alors la gérante espère qu’au travers de cet espace de coworking, les entrepreneurs vont prendre le temps de se reconnecter à la nature, de vivre avec les saisons et de s’informer sur le monde agricole. « Vous savez, lorsque l’on prend un café ou que l’on déjeune ensemble, les entrepreneurs n’hésitent pas à me poser des questions. Ce sont des discussions informelles, il y a un apport. En infusant dans le milieu, ils s’en imprègnent et transmettront à leur tour. »

Des rencontres qui donnent lieu également à des échanges professionnels, et pourraient même susciter des vocations dans le milieu agricole. « Les entrepreneurs ont beaucoup à apprendre des agriculteurs, puisque nous sommes la population qui a connu le plus grand effondrement. Auparavant, il y avait 80 % d’agriculteurs en France, maintenant nous sommes 3 %. Comme nous avons déjà subi de grands changements, nous nous sommes modernisés et utilisons les nouvelles technologies. Nous sommes de vrais chefs d’entreprise », confie Marjorie Lambert.

Et l’agricultrice de poursuivre : « Pour nous aussi, c’est intéressant d’avoir des entrepreneurs à la ferme, car comme nous sommes de moins en moins nombreux, nous sortons moins. Le fait de les accueillir, nous permet de faire de la vieille, car ce sont des consommateurs. Nous pouvons parler de leurs attentes et de leurs envies en termes de consommation. »

Pour Aletheia Press, Lolita Péron