Grémonville : le plus grand site de démantèlement ferroviaire de France inauguré

Mardi 12 octobre le groupe Baudelet Environnement et la SNADEC, son partenaire spécialiste du désamiantage, ont inauguré la nouvelle usine dédiée au démantèlement ferroviaire. 25 caisses par mois seront démantelées à Grémonville.

Les représentants de Baudelet Environnement, de la SNADEC et de la SNCF, lors de l'inauguration, le 12 octobre, à Grémonville. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Les représentants de Baudelet Environnement, de la SNADEC et de la SNCF, lors de l'inauguration, le 12 octobre, à Grémonville. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Une capacité de traitement multipliée par 4... Voilà ce que l'on fêtait ce 12 octobre à Grémonville sur l'écosite de Baudelet Environnement. L'entreprise et son partenaire le groupe SNADEC inauguraient en effet sa nouvelle usine dédiée au démantèlement ferroviaire. Equipée d'une chambre blanche destinée au désamiantage, cette usine est pourvue de 4 lignes de démantèlement contre une jusqu’à présent. De quoi augmenter considérablement la cadence industrielle et répondre aux contrats passés avec la SNCF en juin et en décembre 2019, et qui engagent les deux groupes familiaux à démanteler 900 caisses TER en inox en 8 ans et 129 TGV (soit 1 290 caisses) en dix ans.

La nouvelle usine va donc permettre de quadrupler les cadences et monter à 25 caisses démantelées par mois. Ce sont les 6èmes et 7èmes contrats portés par la SNCF en France, qui doit démanteler 1 200 caisses par an, représentant 60 000 t d'acier par an.

Nettoyage, tri et désamiantage

D’une surface d’environ 4 300 m2, 125 mètres de long et 35 mètres de large, l’usine de Grémonville représente le site le plus important de France dédié au démantèlement ferroviaire. Il bénéficie d'une implantation idéale, en bordure de la ligne ferroviaire Motteville – Fécamp, et dispose de 2 km de rails pour stocker les trains en attente de déconstruction. Le groupe Baudelet Environnement, qui a acquis ce site en 2015 intervient en amont et en aval du désamiantage. En amont, le curage vert aboutit au démantèlement de l’ensemble des aménagements intérieurs (cloisons, sièges passagers, vitres...) suivi d'un tri par matière. « A ce stade on ne touche pas à tout ce qui est en contact avec l'amiante », précise Arnaud Tual, responsable des sites normands chez Baudelet Environnement.

Une fois le train vidé de ses équipements, désamianté et nettoyé, la caisse est entièrement découpée. (© Aletheia Press / B.Delabre)

La main passe alors au groupe SNADEC qui se charge de nettoyer chaque wagon, au sein d'une chambre blanche dépressurisée. Un investissement de près de 5 M€ pour SNADEC, spécialiste du désamiantage dont le siège se situe dans les Alpes-Maritimes. Avec des chambres de 6 m de large par 6 m de haut, « l'usine nous permet d'accueillir n'importe quel matériel ferroviaire d'Europe » a tenu à souligner Philippe Hendrickx, directeur industrie du groupe SNADEC. De quoi répondre aisément à de nouveaux marchés.

Aller vers des trains recyclés à 100 %

Une fois dépollués, les trains rejoignent la plateforme de démantèlement afin d’être cisaillés mécaniquement. La valorisation des matières issues du démantèlement est réalisée tout au long du process. Les matériaux, rachetés à la SNCF, sont presque tous intégrés dans des circuits de recyclage, comme le prévoit le contrat. « Aujourd'hui nous sommes entre 95 et 98 % de matériaux recyclés selon le type de véhicule. Mais moi, je vous propose le défi d'atteindre les 100 % » plaide Patrick Auvrèle, directeur de la Business Unit Valorisation Patrimoniale à la SNCF Voyageurs.

Le challenge n'effraie pas Baudelet Environnement. Le groupe investit actuellement dans la recherche et développement pour trouver des voies de valorisation des matériaux jusqu'ici écartés, comme par exemple les vitres feuilletées, très mal recyclées... « Nous sommes la troisième génération familiale, raconte Caroline Poissonnier, co-gérante du groupe Baudelet. Et depuis 50 ans on travaille selon une logique des boucles d’économie circulaire ». Tout doit donc être recyclé ou tout au moins valorisé. Défi accepté...

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre