Immobilier : En Normandie, « c'est le bon moment d'acheter, de vendre et de faire construire »

Alors que le premier confinement a mis à l'arrêt toute l'activité, le marché de l'immobilier en Normandie a repris des couleurs et a enregistré une hausse des demandes. Le point avec Capucine Lesault, notaire à Pont-de-l'Arche et déléguée régionale à la communication au Conseil régional des notaires de la Cour d'appel de Rouen.

Photo d'illustration Adobe Stock
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Quel bilan 2020 pour le marché de l'immobilier ? A-t-il connu la crise ?

« Oui, le marché de l'immobilier a connu la crise. Nous avons eu une année 2020 en dents de scie. Lors du premier confinement, tout était fermé. De mars à mai, nous avons eu très peu de transactions, pas d'acte signé, d'autant plus que la signature à distance n'était pas mise en place. Il n'y a que les particuliers qui ont pu continuer les visites, mais ils n'ont pas pu aller jusqu'à la signature. À partir de mai, les transactions ont augmenté. Nous avons eu une hausse des demandes pour des biens spécifiques, à tel point que fin août nous avions presque rattrapé le retard accumulé pendant les trois mois de confinement strict. Lors du deuxième confinement, nous avons eu un creux mais pas de coup d'arrêt comme lors du premier confinement. L'année 2020 a été moins bonne que 2019 mais pas catastrophique. »


Vous parlez d'une hausse des demandes après le premier confinement, quels biens sont les plus prisés ?

« Nous avons une hausse de la demande particulièrement des personnes qui se sont rendus compte que ce n'était pas possible d'être confinés dans un appartement sans jardin, parfois avec des enfants. On parle des Parisiens qui ont quitté Paris pour la Normandie, ce n'est pas faux, mais il y a aussi les habitants de Rouen qui ont choisi de déménager dans des villes moyennes ou à la campagne. Il y a un grand intérêt pour des types de biens particuliers : des maisons individuelles, neuves - moins de 15 ans -, avec jardin, qui ne nécessitent pas de travaux donc utilisables de suite. Il y a eu aussi des demandes concernant les terrains à bâtir. »


Les prix de l'immobilier ont-ils grimpé en Normandie ?

« Il y a deux phénomènes qui se rencontrent : d'un côté, nous avons une pénurie de stock car tous les biens prisés sont vendus très rapidement, parfois en 24h ; de l'autre côté, la demande reste importante. Nous n'avons plus d'offres concernant ces biens très prisés. De ce fait, pour ces biens, le prix a augmenté de 20 000 à 30 000 euros par rapport au prix initial. À Pont-de-l'Arche, le prix d'une maison individuelle est entre 220 et 230 000 euros, actuellement les prix sont 10 à 15% plus élevés. Nous avons aussi un phénomène de surenchère (des clients qui proposent une offre plus élevée que le prix indiqué), ça faisait longtemps que cela n'était pas arrivé. »


« Le troisième confinement ne devrait pas nous gêner »


Comment va le marché de l'immobilier actuellement ?

« Pas trop mauvais, il tient ! Nous avons peu de stock, mais nous voyons depuis ces derniers jours une augmentation des biens à vendre. Le marché va se reconstituer. »


Le troisième confinement peut-il avoir des conséquences sur le marché ?

« Je ne pense pas car ce n'est pas un coup de frein comme on a connu en mars 2020. Il est possible de faire visiter les biens, même virtuellement. Les clients peuvent signer les actes, en présentiel et en distanciel. Les banques fonctionnent normalement. Cela ne devrait pas nous gêner. »


Est-ce le moment d'acheter ou de vendre dans la région ?

« Je dirais que c'est le bon moment d'acheter, de vendre et de faire construire. Acheter, parce que les taux d’intérêt sont très bas. Même si les banques sont plus dures, il est possible d'emprunter à des taux à 0,85%. C'est aussi le moment de vendre notamment des biens très prisés, car ils peuvent se vendre plus cher. Pour la construction, les prix sont intéressants en ce moment. Les prêts peuvent être contractés à des taux très bas, et les constructions peuvent être revendus avec une plus value. »