L’emploi des cadres dépasse son niveau d’avant-crise

Chez les cadres, la reprise économique se traduit par une nette progression de la dynamique des recrutements. Au troisième trimestre 2021, le nombre d’offres d’emploi destinées aux cadres est supérieur de 8% à son niveau de 2019, selon les récentes données de l’Apec. Dans un contexte plus favorable, le désir de mobilité professionnelle s’accentue, en particulier chez les jeunes.

Une dynamique encourageante

« La dynamique du marché de l’emploi des cadres se confirme, et même s’amplifie », souligne Gilles Gateau, directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres. Au troisième trimestre 2021, 10 % des entreprises ont embauché au moins un cadre, soit une hausse de 2 points par rapport à la même période de l’année dernière. Le volume trimestriel des offres d’emploi cadre a dépassé celui d’avant-crise de 8%, et ce, pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, relève l’Apec, dans son baromètre publié fin octobre*. Cependant, en raison de la saisonnalité des embauches, les entreprises ont été moins nombreuses à finaliser des recrutements de cadres pendant la période estivale qu’au trimestre précédent (10%, -4 points), à l’exception des ETI (Entreprises de taille intermédiaire) et des grandes structures (69%, +8 points). Les embauches ont été particulièrement fortes dans les services à forte valeur ajoutée (17%, +4 points). Mais, certains secteurs n’ont pas suivi cette tendance, notamment la mécanique et la métallurgie ainsi que la communication (-14%), ou les équipements électriques et électroniques et l’automobile et l’aéronautique (-10%).

Les intentions de recrutement en hausse

En ce qui concerne leurs intentions d’embauche, 11% des entreprises interrogées déclarent vouloir recruter au moins un cadre entre octobre et décembre de cette année. Cette tendance varie, toutefois, en fonction de la taille et du secteur de chaque entité. Elle pourrait refléter, selon l’Apec, un effet de rattrapage des entreprises qui attendaient des jours meilleurs pour recruter. En détail, des recrutements sont surtout prévus dans les grandes entreprises (55%, +6 points) et se stabiliseraient à 18 % dans les PME (+1 point). Ils sont, en revanche, en baisse dans les TPE, plus prudentes (5%, -2 points). À l’échelle sectorielle, les intentions d’embauche sont plus marquées dans l’industrie (13%) et la construction (12%) que dans le commerce (8%) et les services à faible taux d’encadrement (7%). À contrario, une baisse est constatée dans les services à forte valeur ajoutée (16%, -5 points) où les intentions de recrutement avaient progressé de 21% au troisième trimestre 2021 et demeurent les plus élevées.

En dépit de cette tendance plutôt favorable, 78% des 1 000 entreprises sondées anticipent des difficultés de recrutement des cadres. Ces anticipations atteignent leur plus haut niveau depuis un an (+2 points). Les craintes à ce sujet sont principalement liées au manque de profils disponibles, au décalage entre les candidatures et les exigences du poste ainsi qu’aux prétentions salariales des candidats, précise l’Apec.

Les désirs de mobilité s’accentuent

En cette fin d’année, avec la reprise de l’activité, les cadres sont de plus en plus confiants par rapport à la situation économique du pays (51%, +6 points en comparaison avec le mois de juin). Ce regain de moral se répercute sur la mobilité professionnelle : plus de la moitié des cadres (52%) considèrent désormais le changement d’entreprise comme étant une opportunité plutôt qu’un risque. Le désir de changer de structure dans les douze prochains mois concerne 40% des cadres, 39 % de ceux âgés de 35 à 54 ans et jusqu’à 61% des jeunes cadres, niveau le plus haut depuis un an. Chez ces derniers, cette envie de «bouger» est principalement motivée par une rémunération plus élevée, de meilleures conditions de travail et des possibilités d’évolution professionnelle plus importantes. Pour les trois prochains mois, les intentions de mobilité des cadres sont estimées à 14% : elles progressent encore de 2 points.

*Le baromètre repose sur deux enquêtes menées du 6 au 21 septembre, auprès de 2 000 cadres et un millier d’entreprises, appuyées par l’exhaustivité des postes cadres publiés sur apec.fr au cours des trois trimestres 2021.

Aicha BAGHDAD et B.L