La friche AkzoNobel va laisser place à un quartier résidentiel

Après presque de deux ans de travaux menés par le groupe Lhotellier, la friche de l’ancien propriétaire AkzoNobel est en phase de dépollution. D’ici quelques semaines, les travaux de construction devraient démarrer. Explications.

Sur les 3,7 hectares que représente cette friche datant de 2014, 150 logements vont y être construits. (© Lhotellier)
Sur les 3,7 hectares que représente cette friche datant de 2014, 150 logements vont y être construits. (© Lhotellier)

« La friche abandonnée AkzoNobel, à Saint-Pierre-lès-Elbeuf, était une honte pour la collectivité » introduit Paul Lhotellier, président du groupe Lhotellier qui a racheté le terrain de 3,7 hectares voué à devenir un quartier résidentiel. Bien avant l’acquisition de la friche en 2022 et le démarrage des chantiers, le groupe projetait déjà sa reconversion depuis trois ans. « Ça a été un long processus entre la réflexion, la négociation et la mise en œuvre » confirme le dirigeant. Le groupe a fait travailler ses cinq filiales (Lhotellier 2D, Lhotellier Dépollution, RDE, Trolleti TP) sur les différentes phases du projet. A commencer par le désamiantage et la déconstruction du site.

Il a ensuite fallu passer par la case dépollution des sols. « Lors de la démolition, nous avons revalorisé tous les matériaux et nous avons tout transformé sur place » soutient Paul Lhotellier, cinquième génération à la tête du groupe. L’acteur du bâtiment a, d’ailleurs, effectué l’excavation des terres de cette friche polluée, une revalorisation de l’ordre de 75 %. Lhotellier a aussi réemployé la ferraille, à hauteur de 400 tonnes, et près de 30 000 tonnes de bétons qui ont été concassés pour servir à l’étape suivante : la construction.

150 logements et 4 bâtiments

La phase de dépollution est toujours en cours et pourtant, la friche AkzoNobel ne ressemble plus qu’à un champ, prêt à recevoir ses premiers coups de pelles… « Nous laisserons ce projet entre les mains d’un nouvel interlocuteur qui sera le promoteur de ces logements. Evidemment nous serions ravis de collaborer avec lui pour la phase de construction, nous avons les compétences. Mais cette décision ne nous appartient pas » poursuit Paul Lhotellier qui souligne que cette reconversion a été menée depuis le départ en collaboration avec la municipalité.

Au total, 150 logements, dont 81 logements répartis dans quatre bâtiments de type R+2 (rez-de-chaussée + deux étages ndlr) devraient sortir de terre, ainsi que 59 habitations individuelles. Ce n’est pas tout, ces bâtisses devraient être construites avec des performances énergétiques à la pointe pour un site plus vertueux… A noter que neuf terrains resteront à construire.

Deux projets de concert

Ces constructions se feront en parallèle la dépollution qui s’effectue par petites zones jusqu’en 2024. « En étant propriétaires, nous avons procédé aux travaux et avec les meilleures techniques » détaille Paul Lhotellier, heureux d’avoir pu mettre à profit ses 1 700 collaborateurs sur un tel chantier. « Néanmoins, ce site n’aurait pas pu être traité si nous n’avions pas travaillé sur celui de Grand-Quevilly en même temps. C’était une volonté de l’ancien propriétaire AkzoNobel qui devait se défaire des deux sites en même temps » complète Paul Lhotellier.

Le site de Grand-Quevilly a reçu le même traitement en synchronisation avec la friche de Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Excepté que sur celui-ci, il s’agit d’un programme industriel qui concerne 10 hectares. Sur ce grand terrain, une centaine d’emplois y seront bientôt à pourvoir grâce à l’implantation de quatre à cinq entreprises. « La spécialité ici, c’est que tous les métiers seront liés à l’environnement. Les sociétés traiteront le recyclage des matières, leur transformation... » conclut le président.

Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart