Le Havre : Erra propose un service de végétalisation

Le verdissement des espaces urbains et l’alimentation en circuits courts sont des idées qui ont le vent en poupe. La lutte contre le réchauffement climatique et la redéfinition des habitudes de consommation sont passées par là. C’est dans cette logique que Julien Lach propose depuis quelques mois, dans l’agglomération havraise, une offre de services autour de la culture hydroponique.

Après un BTS suivi à Rouen et quatre années de maraîchage biologique, il a fondé son entreprise Erra en janvier 2020. « J’avais un pied dans l’hydroponie, grâce à mon BTS », raconte-il. Maraîcher au sein de l’espace test agricole de la communauté urbaine du Havre, il est contraint de partir (comme cela est prévu sur cet espace) en 2019. Sans accès à une surface foncière abordable et avec l’envie de faire autre chose, il construit un business model original, basé sur de la prestation de services. Il propose aux collectivités et aux entreprises la pose et l’exploitation de tours hydroponiques sur des périodes déterminées. Et il peut aussi assurer autour une animation.

Collectivités et entreprises

La crise du Covid a d’emblée ralenti le développement d’Erra, tout en laissant aussi à Julien Lach le temps d’affiner les détails de sa création d’entreprise. Employé à temps partiel par ailleurs, il investit 16 000 €, notamment pour une série de tours. Soutenu par une aide, dans le cadre du Pacte de transition écologique et industrielle, il peut s’acheter un second lot en mai. En parallèle, le jeune homme réduit au maximum ses charges, en installant son entreprise chez ses parents.

Le concept a déjà séduit trois partenaires. La ville du Havre pour une exposition et animation aux Jardins suspendus durant l’été. Bolloré Logistics pour la végétalisation d’un espace de travail dans le cadre de sa politique RSE. Et enfin, le restaurant La Bise à Sainte-Adresse qui souhaitait produire ses herbes aromatiques. « Pour l’instant, je n’ai que des retours positifs », assure Julien Lach, qui a déjà tracé les bases de nouvelles actions avec ces clients pour la saison prochaine. Avec l’espoir de monter rapidement à une petite dizaine de contrats, afin de se dégager un salaire.

Un marché B to C à développer

Pour son développement, le jeune homme compte sur le marché B to C, au sein duquel les premières expériences sont fructueuses. Il envisage bien sûr ce développement sur la grande région havraise, afin de limiter le temps de déplacement. « L’idéal serait de pouvoir, peu à peu, me développer sur Rouen, et pourquoi pas, aller ensuite vers Paris », détaille Julien Lach. Mais il n’écarte pas, pour autant, le marché des particuliers.

« Je suis sous partenaire de Tower Garden, qui a développé ce matériel innovant en 2010 aux Etats-Unis. » La firme américaine, filiale du groupe Juice Plus, devrait bientôt proposer ses produits aux particuliers européens. Julien Lach compte bien s’afficher comme un « concessionnaire » de la marque et commercialiser les tours sans avoir à immobiliser du stock. Fidèle à son modèle basé sur le service, il assurera par ailleurs l’installation et la mise en service des tours, ainsi que le service après-vente.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre