Le plan de sobriété énergétique démarre

Le gouvernement a présenté son plan de sobriété pour baisser de 10 % la consommation d’énergie en deux ans, conçu en concertation avec le monde économique. Chauffage, publicité lumineuse, déplacements… autant de mesures qui vont impacter la vie des entreprises.


(c) Adobe Stock
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Un plan concerté, sous l’enseigne – pour l’instant- de la participation volontaire. Le 6 octobre, à Paris, huit ministres ont exposé le plan de sobriété du gouvernement. Objectif : réduire de 10 % la consommation d'énergie en deux ans et initier la sortie de l’économie de sa dépendance aux énergies fossiles. Le plan comporte des recommandations qui concernent l’ensemble des acteurs du pays, ménages, entités publiques – qui se veulent exemplaires- et entreprises. Pour ces dernières, certaines mesures sont communes, assorties de dispositifs essentiellement incitatifs.

En matière de gouvernance, le gouvernement préconise la nomination d’un « référent de la sobriété énergétique » dans les entreprises. Parmi les sujets concernés par les économies à réaliser, transports et chauffage constituent deux sujets majeurs. Pour ce dernier, par exemple, des efforts devront être réalisés dans les bureaux et locaux recevant du public. La température doit être établie à 19 degrés, la climatisation à 26 degrés. Lorsqu’ils restent inoccupés plus de deux jours, ces espaces doivent baisser le chauffage à 16 degrés, voire 8 degrés.

Autre thème majeur, les entreprises sont encouragées à contribuer à la baisse de consommation d’énergie dans les transports. En particulier, elles sont invitées à privilégier le train à la voiture et l'avion pour les déplacements professionnels ou alors à recourir à la visioconférence. Pour l’instant, le télétravail concerne principalement les administrations. « L’ensemble des acteurs sociaux considère que la généralisation systématique du télétravail n’est pas une réponse adaptée à la situation de crise énergétique que nous traversons », avaient signalé les partenaires sociaux, à l’issue d’une concertation menée le 13 septembre dernier.

Cafés éteints, data centers moins climatisés

D’autres mesures du plan concernent plus spécifiquement certains secteurs. Par exemple, les entreprises du commerce, (cafés, restaurants et hôtels) devront éteindre leurs enseignes entre minuit et 6h du matin. Et un arrêté prévoit désormais l’interdiction des publicités lumineuses entre 1h et 6h du matin en France, exception faite des aéroports, gares ou stations de métro.

Dans le domaine numérique, les data centers sont appelés à diminuer la climatisation de leurs locaux, et les acteurs des télécoms à définir les critères d’un paramétrage des box Internet et des décodeurs TV pour une mise en veille en cas de non-utilisation. Autre exemple, celui du secteur du sport : il va notamment réduire de moitié le temps d’éclairage avant et après les matchs pour les compétitions qui se déroulent en journée. Le dispositif a été élaboré avec la Ligue de football professionnel, la Ligue nationale de rugby, les clubs professionnels et les diffuseurs TV.

Cette même démarche de concertation a été réalisée avec les autres secteurs ou filières. Mais tout pourrait changer en cas de pic de crise ou de tension. Le sujet du télétravail devrait être rediscuté avec les partenaires sociaux. Et aussi, ainsi que le rapportait le quotidien économique Les Echos du 7 octobre, l'eurodéputé Pascal Canfin rappelait que « comme l'a dit le président de la République, il y a plusieurs semaines, si les mesures volontaires ne suffisent pas, alors il faudra avoir recours à des mesures contraignantes ».