Avec Kintsu jouets, Carine Borries veut combiner réinsertion et économie circulaire

Carine Borries, juriste de formation, se lance dans entreprenariat social, soutenue par Katapult, avec la création de Kintsu jouets. La structure associative, qui devrait être prochainement conventionnée ateliers et chantiers d’insertion (ACI), veut donner une seconde vie aux jeux et jouets.

Carine Borries porte ce projet avec Frédéric Lemettais. (Photo Kintsu jouets)
Carine Borries porte ce projet avec Frédéric Lemettais. (Photo Kintsu jouets)

Réinsertion et économie circulaire, tels sont les mantras de Carine Borries pour son projet Kintsu jouets. Juriste de formation, la porteuse de projet a décidé de se lancer dans l'entrepreneuriat social après une période de Covid propice à la réflexion d'un nouveau projet professionnel. « En tant que juriste, je me suis spécialisée dans le droit du travail car l'économie se mêle à l'humain », explique Carine Borries. Et d'ajouter : « Et je m'intéresse à l'économie sociale et solidaire depuis une dizaine d'année. » Ajouter à cela une conscience écologique de plus en plus en éveil et plusieurs engagement associatif, Carine Borries décide de lancer Kintsu jouets.

Cette structure associative devrait prochainement être conventionnée ateliers et chantiers d'insertion (ACI) par l’État. Pour rappel, les ateliers et chantiers d’insertion proposent un accompagnement et une activité professionnelle aux personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières. « Le but premier était vraiment de créer une structure qui aide à la réinsertion, en proposant donc des CDDI avec une priorité pour les primo-arrivants », explique Carine Borries.

Des structures similaires en France

À cela, le concept d'économie circulaire autour des jeux et jouets vient de son expérience personnelle. « Ça fait plusieurs années que je tends vers une démarche écologique, en faisant des petits pas chaque jours, raconte-t-elle. Et, j'ai deux enfants en bas âge. La consommation d'articles pour les enfants m'a toujours interpellé. Nous voulons faire plaisir à nos enfants mais ça entraîne une surconsommation. » Et cela a permis de trouver un modèle économique viable. « Je voulais trouver une activité économique, porteuse et qui soit aussi plaisante pour les salariés », note-t-elle.

Carine Borries s'est inspirée de plusieurs structures existantes dans des métropoles de France, dont Rejoué à Paris. Et elle fait un constat : « Il n'existe aucune alternative de ce genre dans la métropole rouennaise ». Car, Kintsu jouets n'est pas une recyclerie comme les autres, elle s'adresse à la fois aux particuliers mais aussi aux professionnels de l'enfance comme les assistantes maternelles, les crèches, les écoles... « Notre plus value est vraiment la remise en état des jeux et jouets, pour les proposer quasiment neufs », affirme l'entrepreneuse.

Le projet à peine lancé, Carine Borries a déjà de nombreuses idées en tête pour le développer. Celui qui va occuper son année 2021 est la recherche d'un local d'environ 800 m² dans la métropole de Rouen pour installer un atelier, un lieu de stockage, des bureaux et un showroom. « Nous recherchons un bâtiment qui soit surtout accessible en transport en commun », précise-t-elle. Une collecte test devrait également être organisée en septembre prochain, avec l'objectif de les développer dans un lieu permanent, dans les écoles mais aussi dans les entreprises.

Et d'ici deux ans, Carine Borries espère pouvoir accompagner 10 salariés en réinsertion avec un atelier mais aussi une boutique en centre-ville de Rouen dans laquelle elle souhaite organiser un atelier de réparation de jeux.