Comment le secteur de l'aéronautique s'adapte pour sortir de la crise

Le ralentissement des commandes dans le secteur de l'aéronautique, lié à la crise sanitaire, a impacté les 160 membres de Normandie AeroEspace (NAE), réseau des acteurs de l'aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité en Normandie. Mais, depuis la fin de l'année, la situation s'améliore. « Moins de 40% des PME ont dû avoir recours à des actions de sauvegarde de l’emploi, les mesures d’activité partielle ont permis de temporiser et 118 recrutements sont en cours », relativise Normandie AeroEspace par voie de communiqué. « Plus elles sont diversifiées moins elles sont impactées. » Certains secteurs semblent tirer leur épingle du jeu : « la défense, les hélicoptères et prochainement les moyens courriers (A320 Néo) ».

La diversification est au cœur de la relance économique dans le secteur de l'aéronautique, comme dans d'autres secteurs. « L’action commerciale est la grande priorité des entreprises et s’accompagne d’une nécessaire diversification », déclare NAE. La défense, l'un des secteurs les plus porteurs, semble être le secteur prioritaire. « L’autre priorité concerne les solutions pour maintenir les emplois et les solutions financières pour pérenniser les structures. » Pour cela, NAE compte sur le plan France Relance. À l'heure actuelle, la filière NAE recense 16 lauréats, incluant tous les plans de relance (aéronautique, stratégique, automobile, territoire d’industrie). Sept nouveaux dossiers ont été déposés depuis. Par ailleurs, NAE observe : « En lien avec les objectifs de décarbonation assignés par le gouvernement au secteur aéronautique, on observe une forte poussée des projets environnementaux. » 

 

Diversification, innovation, compétitivité

Pour 2021, Normandie AéroEspace s'adapte pour contribuer à la relance de l'activité économiques. Pour cela, ses actions stratégiques sont nombreuses. La relance passera tout d'abord par la diversification. « En particulier, sur le Plan Défense, lancé en septembre 2020, qui vise à développer l’activité des membres dans les secteurs de la défense et de la sécurité. »

NAE compte aussi sur le développement à l'international : « se former aux contraintes ITAR (réglementation américaine sur le trafic d'armes au niveau international) et aux licences d’exportations, privilégier les cibles européennes, la défense, le spatial non-européen et favoriser l’accès aux financements européens via le dépôt de nouveaux projets pour nos membres », détaille Normandie AeroEspace.

De nombreux emplois ont d'ores et déjà été détruits dans le secteur. Normandie AeroEspace mise sur le "prêt de main d’œuvre" pour maintenir les emplois. Le "prêt de main d’œuvre" consiste à mettre un ou plusieurs salariés à disposition d'une autre entreprise pendant une durée déterminée. Cela dans le but de préserver l'emploi du salarié en attendant un retour à la normale de l'activité dans son entreprise. « Ce dispositif a déjà permis quelques échanges de salariés au sein de la filière et devrait s’ouvrir prochainement à d’autres filières métiers pour permettre des actions ciblées par bassin d’emploi », précise NAE. « En parallèle, NAE met en relation les membres en situation difficile avec les cellules de reclassement et va développer une offre d’accès aux plateaux techniques comprenant la formation des salariés, des demandeurs d’emploi et des jeunes sur les plateaux techniques pour être opérationnels rapidement. L’objectif est également de proposer d’autres formes de recrutements pour répondre aux impératifs de souplesse comme le développement du temps partagé avec les groupements d’employeurs. »

Parmi les autres actions évoquées, NAE veut accélérer le développement des innovations notamment en facilitant l'émergence des projets RTI (recherche technologique et innovation) ou en accentuant ses actions en faveur du développement d’usages innovants autour du drone. Enfin, l'amélioration de la compétitivité des 160 membres semble inévitablement lié à l'environnement et l’éco responsabilité. NAE a annoncé vouloir accompagner ses membres dans le développement d’une politique RSE au sein de leur entreprise « pour en faire un atout différenciant ».