La Normandie, terre de lin : Chez Terre de lin, on transforme la récolte de 650 agriculteurs

Le saviez-vous ? La Normandie est la première région productrice de lin dans le monde. Chaque semaine, La Gazette Normandie part à la rencontre des acteurs de la filière du lin pour découvrir cet "or" normand. Aujourd'hui, immersion au sein de la coopérative Terre de lin à Saint-Pierre-le-Viger.

Le peignage des fibres longues de lin est réalisée au sein de la coopérative Terre de lin. (Photo Gazette Normandie)
Le peignage des fibres longues de lin est réalisée au sein de la coopérative Terre de lin. (Photo Gazette Normandie)

Sur le site de Saint-Pierre-le-Viger de la coopérative Terre de lin, les tracteurs vont et viennent pour déposer les remorques remplies de ballots de pailles rouies. La coopérative Terre de lin, qui existe depuis les années 2000 après la fusion de six structures, représente 15 ha de culture de lin répartis entre 650 agriculteurs. Ces liniculteurs cultivent le lin dans un rayon de 20 km.

Une fois, les ballots de paille acheminés dans la coopérative, les salariés s'affairent au teillage, qui consiste à séparer la paille de la fibre. C'est durant cette étape que les agents vont extraire l'étoupe, qui va servir à la papeterie ou l'isolation et la fibre longue. Le lin teillé va être acheminé aux filateurs. Ensuite, c'est le peignage qui va permettre d'enlever tous les restes de paille de la fibre longue pour obtenir une matière bien démêlée et soyeuse. La fibre est ensuite constituée en un long ruban qui va permettre de la conditionner pour le départ vers les filateurs.

« Les filateurs sont répartis en deux zones : les filateurs asiatiques et européens. 70% de notre production est exportée en Chine, mais il reste des filateurs en Europe qui représente 30% de notre production », explique Laurent Cazenave, responsable communication chez Terre de lin. Et d'ajouter : « Il existe un filateur français et un filateur italien, dont une partie de leur production a été délocalisée dans les pays de l'Est dans les années de l'Est. » Depuis peu, le cadre de Terre de lin constate un regain d’intérêt pour les projets de filature en France. « Il y en a une de lin qui a été ouvert l'année dernière dans les Vosges, ce sont des petites unités mais elles vont permettre de répondre au marché du "100% made in France" », analyse-t-il.

Le lin a conquis depuis longtemps les européens et les américains, et commencent à être adopté dans les pays asiatiques. « La consommation de vêtement ou de linge de maison en lin est mondiale, le marché français de consommation finale de lin représente 5% », précise-t-il. À titre de comparaison, l'Europe et les États-Unis représentent 40% chacun. « Depuis cinq ans, on voit apparaître des marchés émergents : les indiens et les chinois, qui se mettent à porter du lin et plus seulement à produire des vêtements en lin », constate Laurent Cazenave. Ces nouveaux marchés sont porteurs pour la coopérative qui a doublé ses surfaces en 10 ans pour pouvoir répondre à la demande.