La Normandie, terre de lin : Maxime Barbe est la troisième génération de liniculteurs à Angiens

Le saviez-vous ? La Normandie est la première région productrice de lin dans le monde. Cet été, La Gazette Normandie part à la rencontre des acteurs de la filière du lin pour découvrir cet "or" normand. Aujourd'hui, nous découvrons le métier de liniculteur avec Maxime Barbe, installé à Angiens.

Maxime Barbe est liniculteur depuis 2014. (Photo Chl.G pour Gazette Normandie)
Maxime Barbe est liniculteur depuis 2014. (Photo Chl.G pour Gazette Normandie)

Le pays de Caux fait partie des territoires où est produit un lin de très haute qualité grâce à son climat maritime, alternant pluie et soleil, favorable à cette culture. Mais la météo peut parfois se révéler capricieuse. Les intempéries de juin ont laissé des traces dans les champs. « Nous sommes très dépendants de la météo et là, c'est arrivé au pire moment, le lin avait bien entamé sa floraison », souffle Maxime Barbe, agriculteur installé à Angiens, près de Saint-Pierre-le-Viger. « Il y a pas mal de lins qui sont tombés, certaines plantes vont se relever mais certaines vont rester comme ça car elles ont eu trop d'eau », explique-t-il en montrant sa trentaine d'hectares de culture de lin.

L'agriculteur s'est installé sur l'exploitation familiale en 2014 après une dizaine d'années à travailler dans le conseil agricole. « J'ai toujours voulu devenir agriculteur, j'attendais juste que mon père prenne sa retraite pour prendre la relève », raconte-t-il. La culture du lin a commencé avec son grand-père, son père a pris la suite avant de laisser l'exploitation à Maxime Barbe. « Je ne regrette pas d'avoir fait 10 ans en tant que conseiller agricole, j'ai vu la ville et maintenant la campagne et je ne reviendrai pas en arrière », sourit l'agriculteur.

Maxime Barbe se rappelle de sa meilleure année pour le lin : « C'est 2018 sans aucun doute », s'exclame-t-il. 2020 avait été la moins bonne et 2021 ne s'annonce pas sous de meilleures auspices. « Ça avait très bien commencé mais vu les orages, je pense que cette année on aura du lin avec des défauts », prévoit-il.

« Une culture intéressante mais stressante »

Car, le lin se cultive sur une période courte. « C'est une culture intéressante mais assez stressante car ça change d'une année sur l'autre, ce n'est pas comme le blé où vous savez à un hectare près ce que vous allez récolter », lance-t-il. La floraison est la troisième étape, mais aussi l'une des plus importante dans la culture du lin. Le liniculteur sème entre le 15 mars et le 15 avril « lorsque les températures commencent à se réchauffer », explique-t-il. Jusqu'à début juin, l'agriculteur peut intervenir avec des intrans s'il y a besoin. C'est ensuite la période de floraison.

Mi-juillet, le lin, arrivé à maturation, est arraché. Ensuite, c'est le rouissage. « Lorsque le lin est arraché, il est vert », contextualise Maxime Barbe. Le rouissage consiste à retourner la plante, 2 fois en moyenne, pour commencer à séparer la paille de la fibre et obtenir la meilleure qualité de fibre possible.

« Ensuite, nous donnons un échantillon à la coopérative Terre de lin » pour contrôler la qualité de la fibre et si le lin peut être enroulé. Maxime Barbe fait partie de 650 agriculteurs adhérents à Terre de lin, une coopérative qui s'engage notamment à une rémunération juste de ses liniculteurs. « On gagne bien notre vie si la récolte est bonne », lance Maxime Barbe. C'est la météo normande qui donnera une nouvelle fois le ton pour ce nouveau millésime.