Normandie : 13 emplois R&D préservés grâce au plan de relance

La recherche et développement apparaît comme un enjeu de la relance économique nationale, notamment après les récentes pénuries dans le domaine pharmaceutique. Pour retrouver une partie de la souveraineté, le gouvernement a dédié un volet de son plan de relance à la R&D.

Le préfet de région et la rectrice de l'académie de Normandie sont allés à la rencontre des agents du laboratoire Cobra de l'IRCOF.
Le préfet de région et la rectrice de l'académie de Normandie sont allés à la rencontre des agents du laboratoire Cobra de l'IRCOF.

« La crise sanitaire a soulevé le problème de souveraineté pharmaceutique nationale, avec des pénuries de produits possibles à produire en France », déclare la rectrice de l'académie de Normandie, Christine Gavini-Chevet, en visite avec le préfet de région à l'Institut de recherche en chimie organique fine (IRCOF) de Mont-Saint-Aignan. C'est pour retrouver un peu de cette souveraineté que le gouvernement a mis en place, dans le cadre du plan de relance, une mesure dédiée à la préservation de l'emploi de recherche et développement (R&D). Ce dispositif est destiné à aider à préserver les capacités humaines de R&D des entreprises et à mettre à disposition de ces dernières de jeunes docteurs.

À l'échelle nationale, 300 millions d'euros sont alloués à la valorisation de la recherche et développement, dont 1,7 million d'euros pour la préservation de l'emploi R&D. En Normandie, le premier appel à projets vient d'être clôturé. 13 emplois vont pouvoir être préservés dont 5 grâce à un partenariat entre l'Université de Rouen et deux entreprises : Oril Industrie et la jeune entreprise ChemForAse. 

Devenir plus compétitif et continuer d'innover

Le groupe Oril Industrie, l'un des lauréats du fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires du plan de relance, va accueillir quatre jeunes doctorants pendant deux ans au sein de son équipe R&D à temps partiel (entre 50 et 80%). « Pour nous, cela va permettre de continuer d'innover en s'appuyant sur la recherche académique, ce dont on a pas l'habitude dans la recherche industrielle, pour des projets qui méritent de s'y attarder mais sur lesquels nous n'avons pas le temps de réfléchir », explique Lucile Vaysse-Ludot, directrice de recherches industrielles chez Oril Industrie. Pour le groupe, l'enjeu est également d'être plus compétitif. « Le projet consiste à améliorer nos process, car en France nous sommes plus chers que les pays étrangers, et pour cela il faut que la qualité soit meilleure qu'ailleurs, en faisant attention à l'impact environnemental », précise-t-elle.

Parmi les bénéficiaires, la start-up ChemForAse, créée en 2016, a pour objectif de passer du brevet à l'industrialisation de son produit qui permet la purification de certains enzymes. « Nous avons obtenu un poste de doctorant pour 24 mois qui devrait être présent à 80% au sein de l'entreprise », explique la doctorante Emilie David, présidente de la société. 

Un deuxième appel à projets en cours

Les jeunes docteurs recrutés devraient rejoindre leurs équipes respectives d'ici la fin d'année. « L'arrivée est prévue pour octobre 2021 mais nous avons jusqu'à la fin de l'année pour trouver les bons candidats », précise la doctorante. Ce dispositif prévoit que l'Etat prenne en charge une partie du salaire des doctorants (environ 80%) pendant deux ans avec l'objectif de pérenniser les emplois par la suite.

Un deuxième appel à projets est en cours, jusqu'au 11 juin. Toutes les entreprises ayant une activité de R&D, quel que soit leur domaine d'activité, peuvent bénéficier de cette mesure.