Emploi

Télétravail : quel bilan ? Quelles attentes ?

Si le télétravail s’est installé avec la crise, la part de salariés du secteur privé concernés s’est stabilisée à un tiers, fin 2020. Le nombre de jours télétravaillés dans la semaine a plus que doublé en moyenne, en un an, selon le baromètre annuel de Malakoff Humanis.


Photo d'illustration Adobe Stock
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Les salariés du secteur privé sont globalement satisfaits du télétravail, mais la cote de la pratique s’effrite, et le télétravail à 100 % a perdu du terrain, selon le quatrième baromètre annuel sur télétravail de Malakoff Humanis, groupe mutualiste de protection sociale, publié en février.

Après avoir enregistré une note de 8 sur 10 fin 2019, la satisfaction des salariés à l’égard du télétravail a reculé à 6,9 en avril 2020, à l’issue du premier confinement, pour atteindre un score de 7,2 sur 10, en fin d’année. Pour autant, 67% des dirigeants ont exprimé un avis favorable vis-à-vis de son instauration dans leurs entreprises. 43% souhaitent ainsi le pratiquer, soit régulièrement ou occasionnellement.

Alors qu’il est plus que réclamé par l’exécutif pour éviter un nouveau confinement, 30% des salariés et 35% des managers s’inquiètent cependant quant à une éventuelle obligation de travail à distance pendant quelques jours par semaine.

En mai 2020, lors du premier confinement, le taux de salariés en télétravail a enregistré un rebond historique pour atteindre 41%, précise l’étude. Durant cette période, 44% des salariés ont découvert pour la première fois le travail à distance et les trois quarts d’entre eux à 100 %.Toutefois, en fin d’année 2020, le nombre des télétravailleurs a reculé à 31% (23 % dans les TPE) et est revenu quasiment à son niveau d’avant crise.

Moins de télétravail à 100 %

D’après le baromètre, le nombre de jours télétravaillés par semaine a plus que doublé, fin 2020 (3,6 jours/semaine) par rapport à la même période de 2019 (1,6 jour). En revanche, le télétravail à temps complet (45 %) a fortement régressé en fin d’année, en baisse de 7 points, par rapport à mai 2020.

Parallèlement, le retour au bureau a été plus rapide lors du second confinement. Dans ce sens, moins d’un tiers des salariés ont travaillé sur site entre avril et mai 2020. Ce taux est monté à 51% en juin 2020, pour atteindre 61% fin 2020.

Le télétravail peut s’installer

Pour cette année en cours, 75% des salariés, ainsi que 66% des dirigeants, estiment que le recours au télétravail va plutôt poursuivre son essor. Ce sont les cadres (86%), les entreprises des services (83%), les femmes, les salariés des grandes entreprises et les habitants d’Île-de-France (80%) qui partagent le plus cette opinion, rapporte Malakoff Humanis.

Autre constat, une grande majorité de télétravailleurs (86%) espèrent poursuivre ce mode de travail après la crise sanitaire (76 % dans les TPE). Idéalement, deux jours par semaine, pour les salariés. Par ailleurs, 52% des salariés estiment pouvoir réaliser partiellement ou intégralement leurs tâches à distance, tandis que 15% seulement optent pour le travail à distance à 100 %.

Pour rédiger et se concentrer

Parmi les salariés adeptes du home office, 74% le privilégient pour la rédaction de comptes-rendus et autres rapports, dévoile l’étude. Ce mode de travail permet aussi à 72% des salariés de se sentir moins fatigués et donne à 69% d’entre eux l’impression d’être plus autonomes et responsables. D’autre part, ils disent se concentrer davantage (55%) et organisent mieux leur temps de travail (53%). Cependant, les salariés préfèrent se rendre au bureau pour assister aux réunions (74%) ou pour résoudre une difficulté (73%).

Des espaces de convivialité dans l’entreprise

Pour l’avenir, les salariés espèrent travailler dans des endroits conviviaux (46%) et dans des espaces reflétant un esprit collectif (32%), signale Malakoff Humanis. Dans ce sens, près d’un quart préfèrent occuper un poste dans un bureau partagé. Les salariés souhaitent également que leur entreprise créée des espaces dédiés à la formation et au partage d’expériences (17%), à la rencontre et aux échanges (16%) et à l’innovation et à la créativité (14%).

Jihane MANDLI et B.L

* étude CSA pour Malakoff Humanis, réalisée auprès d’échantillons représentatifs de 1 280 salariés via Internet et 300 dirigeants d’entreprises d’au moins 10 salariés du secteur privé par téléphone, du 9 au 31 décembre 2020.