23 000 tonnes de dioxyde de carbone « économisées » en Normandie

© B.Delabre A Grand-Couronne l’usine SAIPOL produit l’Oléo 100 : 1 000 camions roulent aujourd’hui avec ce carburant qui permet la diminution de 60 % des émissions de dioxyde de carbone et de 80 % des particules.
© B.Delabre A Grand-Couronne l’usine SAIPOL produit l’Oléo 100 : 1 000 camions roulent aujourd’hui avec ce carburant qui permet la diminution de 60 % des émissions de dioxyde de carbone et de 80 % des particules.

Ce 10 décembre, Eco CO2 réalisait un bilan du programme EVE en Normandie qui encourage les entreprises de transport à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone.

Le programme EVE (Engagement volontaires pour l’environnement) s’adresseaux entreprises de transport et de logistique volontaires et s’inscrit dans la volonté du Gouvernement de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Ainsi, la stratégie nationale bas-carbone a fixé une réduction de 28 % des émissions de GES dans le transport en 2030 (par rapport à 2015) et une décarbonation complète à l’horizon 2050. Ce 10 décembre, Eco CO2, éco-entreprise de l’économie sociale et solidaire, a dressé le bilan régional du programme EVE qu’elle participe à promouvoir.« Nous comptabilisons 28 engagements d’entreprises cette année en Normandie, c’est l’un des meilleurs résultats depuis 2008 », souligne Andrew Patry, chargé de mission Normandie Éco CO2. Ces entreprises sont majoritairement situées en Seine-Maritime (12) et dans l’Eure (8). « Au total, ce sont près de 2 000 véhicules et plus de 2 000 conducteurs engagés dans la démarche. Ce qui correspond à une économie de 23 000 tonnes de dioxyde de carbone, l’équivalent de l’émissions de près de 2 100 Français ! »Malgré la crise sanitaire, les résultats sont là.Le programme EVE, qui s’achève au 31 décembre 2020, sera conduit jusqu’en 2023.

Un carburant 100 % colza français

Ce bilan annuel a également été l’occasion d’évoquer des innovations prometteuses. Parmi elles, l’Oleo100constitué de colza, premier carburant français 100% végétal, renouvelable, lancé en 2018 destiné à remplacer le gasoil. Ce coproduit issu de la fabrication du tourteau, destiné à l’alimentation animale, a été mis au point par le groupe Avril et sa filiale Saipol. Trois sites produisent l’Oleo100 dont un à Grand-Couronne. Aujourd’hui réservé aux professionnels du transport, son utilisation nécessite l’installation d’une citerne. Mille camions roulent aujourd’hui avec ce carburant qui permet la diminution de 60 % des émissions de dioxyde de carbone et de 80 % des particules. « Nous sommes passés à l’Oleo100, car c’est pour nous une évidence de poursuivre la filière sachant que nous transportons toute l’année des graines et de l’huile de colza », témoigne Odile Voisin, cogérante de Transport Blondel-Voisin. Cette entreprise euroise, spécialisée dans les marchandises agricoles, se situe à une trentaine de kilomètres de l’usine Saipol. « Cela a été très facile de passer de l’un à l’autre carburant,constate Sébastien Voisin, gérant. On s’aperçoit d’une légère consommation, de l’ordre d’un litre au 100 kilomètres et une très légère baisse de puissance. Ce qui ne change rien à la journée d’un conducteur. »

Des navettes autonomes à Giverny

Côté expérimentation, les navettes électriques autonomes qui seront mises en service entre la gare de Vernon et le site touristique de Giverny, sont attendues avec impatience. Avec la crise sanitaire, le calendrier a été retardé. Les premiers tests « à blancs » sont prévus désormais fin 2021 pour une entrée en service au printemps 2022. Les véhicules de 16 places réaliseront un parcours de 12 kilomètres, en centre-ville, dans une circulation dense puis sur une route limitée à 70 km/h. Un véritable défi technologique pour Mov’eo et Transdev Normandie, porteurs du projet avec Seine Normandie Agglomération.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont