A Evreux, on s’habille vintage

© Aletheia Press  / L. Brémont « Les clients peuvent composer une tenue complète pour 30 euros, mais j’ai également des pièces plus rares comme ces polos Guess » explique Romain Le Garff
© Aletheia Press / L. Brémont « Les clients peuvent composer une tenue complète pour 30 euros, mais j’ai également des pièces plus rares comme ces polos Guess » explique Romain Le Garff

Depuis un mois, le centre-ville d’Evreux accueille une friperie originale, spécialisée dans les vêtements des années 80 et 90. Romain Le Garff, son gérant, fait appel à des grossistes en Angleterre et sélectionne avec soin les pièces proposées.

Cartel Frip, rue du docteur Oursel, c’est la boutique ébroïcienne dans laquelle Romain Le Garff aurait rêvé d’acheter ses vêtements vintages. « Pour acheter des fripes, j’allais à Caen ou Rouen » explique le jeune homme de 26 ans qui a commencé par gérer un site de vente en ligne de vêtements d’occasion. « J’étais conditionneur à l’époque et ce site m’apportait un complément de revenus ». En 2019, l’idée d’en faire son activité principale s’impose à Romain Le Garff.

Voyage dans les années 80 et 90

Pendant un an, le jeune Ebroïcien travaille sur son projet et ouvre finalement Cartel Trip, le 5 septembre dernier. « J’ai imaginé une boutique différente d’une simple friperie. Je sélectionne des pièces, des années 80 et 90, pour la plupart, que l’on ne trouve pas ailleurs, sauf sur Internet. » Côté prix, « les clients peuvent composer une tenue complète, un pantalon et un pull par exemple, pour 30 euros environ ». Mais les rayons de la boutique recèlent aussi de pièces rares et plus chères. Comme des polos neufs de la marque Guess qui a fait faillite. « J’ai voulu faire un essai et j’en ai acheté une dizaine. Sept sont partis samedi dernier ! » explique le gérant. « J’ai en projet de développer un site internet ou je mettrai uniquement en vente les vêtements plus recherchés comme ceux-ci. » Les tenues sportives d’équipes américaines, surtout les années où elles ont eu de bons résultats, font partie des pièces rares recherchées. « Ces vêtements sont souvent donnés en fin de saison » note Romain Le Garff.

La boutique de 66 mètres carrés propose 500 vêtements pour hommes et femmes, constamment renouvelés. « Tous les jours, une quinzaine de nouveautés sont mises en rayon. Mais c’est le samedi que je propose le plus d’arrivages. » L’objectif est qu’à chaque visite, les clients fassent des découvertes et « passent un bon moment, dans une ambiance agréable ».

En provenance des Etats-Unis

Pour atteindre ses objectifs, Romain Le Garff n’a pas ménagé ses efforts. « J’ai renoncé au système du dépôt-vente ainsi qu’à une affiliation aux grandes enseignes spécialisée parce que je veux maîtriser ce que je commercialise. J’achète, au poids, auprès de grossistes en majorité basés en Angleterre, des produits en provenance des Etats-Unis. Je suis d’ailleurs parti en Angleterre pour rencontrer mes fournisseurs. J’ai parfois fait des centaines de kilomètres pour une heure de visite… »

Les achats se font par centaine de kilogrammes et par type de pièces (sweats à capuche, pantalons…), occasionnellement à l’unité. « Dans un lot, le fournisseur précise la proportion de vêtements en mauvais état, de pièces de marque… » Une fois la commande arrivée, le travail est loin d‘être fini. Selon la provenance, lavage et repassage s’imposent ! Mais le jeu en vaut la chandelle : « J’ai largement dépassé mes prévisions de vente pour ce premier mois et plusieurs clients m’ont dit qu’une telle boutique manquait vraiment à Evreux ! ». Pour se faire connaître, Romain Le Garff s’appuie sur le réseau préféré des jeunes, qui constitue une grande partie de sa clientèle. « Je mets les arrivages sur Instagram, je fais beaucoup de stories également ». La mode vintage semble avoir de l’avenir à Evreux…

Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont