Santé

Analyser les eaux usées pour lutter contre la Covid19

Le laboratoire départemental d'analyses de la Seine-Maritime fait partie du réseau Obépine. Un programme de recherche qui analyse la présence du Covid19 dans les eaux usées.

Depuis début août, des analyses sont réalisées chaque semaine dans 14 stations d’épuration. (© Aletheia Press / B.Delabre / Archives)
Depuis début août, des analyses sont réalisées chaque semaine dans 14 stations d’épuration. (© Aletheia Press / B.Delabre / Archives)

Nom de code : Obépine. Il ne s’agit pas d’un réseau de résistance (quoi que), mais d’un programme de recherche français qui vise à prédire la résurgence de la Covid19 sur un territoire en analysant les eaux usées. Une piste explorée par plusieurs équipes scientifiques dans le monde. En France, des résultats prometteurs ont été obtenus, notamment concernant le suivi des effets des confinements. « Obépine a été mis en place en avril 2020, dès que nous en avons pris connaissance nous avons voulu rejoindre le réseau. Nous avons fait partie des premiers candidats » explique David le Berre, responsable des services ESB - PCR - Radioactivité – Virologie au laboratoire départemental d'analyses de la Seine-Maritime (LDA). « Depuis vingt ans, nous réalisons des analyses PCR, aussi utilisées pour détecter le Covid19. De plus le Sates, service d’assistance technique à l’exploitation des stations d’épuration, du Département offre une très bonne connaissance des réseaux d’épuration. Aujourd’hui, nos deux services ont uni leurs forces. » Une configuration départementale très particulière et favorable pour travailler sur le sujet.

Huit laboratoires, 150 stations d’épuration

Aujourd’hui, 8 laboratoires français analysent des échantillons hebdomadaires, selon trois protocoles, provenant de 150 stations d’épuration. « Les résultats sont transmis sur une plateforme et ensuite étudiés, poursuit David le Berre. Des corrections peuvent être nécessaires, par exemple s’il a fortement plu. ». Un travail réalisé par les équipes du comité de coordination et d’orientation scientifique d’Obépine. En Seine-Maritime, depuis début août, 14 stations couvrant 75 % de la population, sont prélevées. Elles ont été choisies en fonction de leur localisation et leur taille. « Le fait que certaines soient proches du littoral, avec des flux touristiques est intéressant. »

D’autres maladies concernées demain

L’enjeu de ce programme est de définir un protocole unique, un modèle fiable et un réseau de sentinelles pour détecter une augmentation du virus dans les eaux usées, quelques jours à quelques mois avant l’apparition des symptômes cliniques. Ensuite, l’ARS établira les mesures sanitaires qu’elle jugera les plus adaptées à un territoire plus ou moins étendu. Un avantage de taille réside dans le faible coût des analyses et la possibilité de suivre l’état sanitaire d’une grande population de façon anonyme. « Aujourd’hui, nous sommes encore dans la phase expérimentale, mais j’y crois dur comme fer. Si nous aboutissons, nous pourrons étendre ce type de surveillance à d’autres maladies » conclut le responsable.                                                                                                                   Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont