Après les collectivités, les acteurs associatifs s’engagent à recruter des conseillers numériques

Le déploiement des conseillers numériques France services se poursuit, tel que prévu dans le cadre du plan France Relance. Après une première vague de recrutements par les collectivités locales, de grands acteurs de l’économie sociale et solidaire vont s’impliquer dans ce volet de la stratégie nationale pour l’inclusion numérique.

Photo d'illustration Adobe Stock
Photo d'illustration Adobe Stock

Ce sont, à terme, 4 000 conseillers numériques qui vont être déployés sur tout le territoire, afin d’aider tous ceux qui ont des difficultés à devenir autonomes avec les outils numériques du quotidien. Échanger avec ses proches, effectuer des démarches administratives, trouver des informations en ligne, faire un CV, gérer ses données personnelles… Telles seront les missions assurées par ces professionnels de l’accompagnement via ce programme intégralement financé par l’État, dans le cadre du plan France relance.

Le secteur associatif s’engage

De nombreuses collectivités locales ont répondu au premier appel à manifestation d’intérêt lancé par le gouvernement. « 2 000 collectivités territoriales ont manifesté leur intérêt et 700 conseillers numériques sont en cours de recrutement », s’est félicité le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, Cédric O, au cours d’une conférence de presse le 24 mars dernier. Le deuxième appel à manifestation d’intérêt a ensuite été lancé à destination des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). « Il est important pour nous de travailler avec la société civile, qui s’est mobilisée sur ce sujet bien avant l’État. »

Trois grandes têtes de réseau du mouvement associatif ont d’ores et déjà répondu favorablement à cet appel : le Groupe SOS, Emmaüs Connect et la Croix Rouge française. Ils se sont engagés à recruter, sous deux mois, un total de 285 conseillers numériques France services, qu’ils vont déployer dans leur réseau sur tout le territoire, à l’appui de leurs propres initiatives, et en collaboration avec les collectivités territoriales et les préfectures des départements concernés. Pour l’État, cela représente un investissement total de 11,4 millions d’euros.

Groupe SOS, Emmaüs Connect et la Croix Rouge française

Pour le Groupe SOS, qui ne peut que constater « la difficulté grandissante des personnes dont nous nous occupons d’accéder aux outils du numérique », a expliqué le directeur du groupe, Jean-Marc Borello, cette problématique n’est pas nouvelle. « Nous avons créé une start-up interne, Reconnect, qui intervient auprès de publics très différents : SDF, migrants, établissements pour personnes âgées dépendantes, personnes en situation de handicap ou en situation de précarité… ». C’est elle qui va accompagner le déploiement de la centaine de conseillers numériques que le groupe s’est engagé à accueillir au sein de son réseau, dans des lieux ouverts à d’autres publics que ceux qu’elle suit déjà.

L’association Emmaüs Connect s’est, pour sa part, engagée à accueillir 60 conseillers numériques. Présente dans 13 villes de France, elle a déjà accompagné plus de 86 000 personnes depuis sa création en 2013. Le recrutement de conseillers numériques est « une véritable opportunité d’accompagner davantage de personnes », d’intervenir « dans de nouvelles zones dans lesquelles nous ne sommes pas actuellement, avec de nouvelles équipes », en faisant appel « à tous nos savoir-faire », a expliqué la codirectrice d’Emmaüs Connect, Marie-Cohen-Skalli.

La Croix Rouge française, qui représente « une communauté d’environ 100 000 personnes, salariés et bénévoles », a précisé son directeur général, Jean-Christophe Combe, a, quant à elle, prévu de recruter 125 conseillers numériques, dont le déploiement sera facilité par le fait que « nous sommes considérés comme un tiers de confiance dans nos points d’accueil ». Le numérique « n’est pas une fin en soi, mais un levier dans nos activités, il va s’intégrer comme une brique dans notre accompagnement social » et venir « renforcer la capacité numérique de nos travailleurs sociaux ».