Arsouin Marine innove dans la propulsion électrique

Pour en finir avec le bruyant démarrage du moteur au cœur du calme d'une petite crique des îles Chausey, Jean-Pierre Bigot a imaginé un bateau à propulsion électrique. Il lance sa commercialisation sur plans...

Jean-Pierre Bigot à bord d'Arsouin, son bateau personnel construit en 1983, qui a inspiré le projet Arsouin  Hybride 40. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Jean-Pierre Bigot à bord d'Arsouin, son bateau personnel construit en 1983, qui a inspiré le projet Arsouin Hybride 40. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Intarissable. Le fécampois Jean-Pierre Bigot, fondateur d'Arsouin Marine ne semble pas pouvoir se lasser de parler de son bateau, l'Arsouin Hybride 40. Pourtant, celui-ci n'existe pour le moment que sur plans. Ce dériveur intégral est largement inspiré par Arsouin, l'actuel dériveur de voyage de 40 pieds de Jean-Pierre Bigot. Mais avec une particularité : sa propulsion électrique.

« J'avais envie de me lancer dans un projet de bateau avec du caractère, et entièrement conçu autour de cette propulsion électrique, explique l'homme. Des tentatives existent d'adapter un moteur électrique à des bateaux existants. Mais de concevoir tout le bateau à partir de là, c'est totalement innovant. » En s'associant avec le cabinet d'architecture Vincent Lebailly Yacht Design et avec la designeuse d'intérieur Nathalie Amoros (R3DStudio), il s'attelle alors à la réalisation de ce projet.

Confort de vie

La propulsion 100 % électrique, disposant d'une trop faible autonomie, est rapidement écartée pour une propulsion hybride. La batterie peut ainsi être alimentée au port sur secteur, par une mini éolienne ou les panneaux solaires, par hydrogénération, ou, en cas de problème, par un groupe électrogène déployant une puissance de 20 kW équivalente à celle du moteur. De quoi faire face à toutes les situations sans perte d'autonomie.

Ce système présente aussi un avantage, en termes de confort, en alimentant tout le bateau en courant 220 V. Celui-ci permet évidemment de faire fonctionner le matériel de navigation, mais alimente aussi un ballon d'eau chaude de 10 litres qui fonctionne à la demande par pression d'un simple bouton (inutile donc d'allumer le moteur). Cette présence du 220 V à bord permet aussi d'installer une barre de son et une hotte aspirante escamotable. Un confort que Arsouin Marine a voulu aussi renforcer par le design. « A l'intérieur, on a mis de la couleur et des matériaux normands, explique Jean-Pierre Bigot. Les tables, par exemple, sont en lin composite ».

Jupe fermée, poste de barre ergonomique avec une bonne visibilité... Arsouin Hybride se veut d'abord un voilier fonctionnel et sécurisé. (© Arsouin Marine)


Un chantier naval réputé

Mieux, la suppression du gros moteur diesel, qui évite bruit et odeur, ouvre un nouvel espace sous l'escalier d'accès à la cabine. Le poste de navigation, équipé d'une double barre franche, se veut avant tout ergonomique, et offre une bonne visibilité sur la mer... « On n'a rien pris par convention avec ce bateau, commente Jean-Pierre Bigot. On a tout repensé et remis sur le tapis, même si on n'a pas innové sur tous les plans. »

Reste maintenant à vendre un premier exemplaire sur plans. « J'avais les moyens de lancer cette entreprise, mais pas de me payer un bateau..., raconte Jean-Pierre Bigot. J'ai d'abord essayé de me faire sponsoriser, mais cela n'a pas fonctionné. » Le caractère innovant de la propulsion électrique aurait pu séduire, mais le sponsoring en voile est généralement réservé au bateau de compétition. Pour vendre son bateau, Arsouin Marine compte s'appuyer sur un chantier naval réputé : Normandie Yacht Service à Caen. Un moyen de rassurer les clients sur le sérieux de l'entreprise.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre