B-Bot : collecter, broyer et trier les bouteilles plastiques

Crédit : BD pour Aletheia Press.
Crédit : BD pour Aletheia Press.

La start-up rouennaise Green Big devrait entrer en phase d’industrialisation en 2020. Elle pourrait équiper les galeries marchandes de nombreuses grandes surfaces en collecteurs de bouteilles plastiques.

Et si une entreprise rouennaise révolutionnait le marché du recyclage des plastiques ? Start-Up sur le point d’entrer en phase d’industrialisation, l’entreprise Green Big a développé une machine de collecte de bouteilles en plastique. Rien d’exceptionnel direz-vous… Pourtant la question de la logistique est, aujourd’hui plus qu’hier, centrale dans l’équilibre économique des filières de recyclage. Le tri a posteriori des déchets coûte cher, car il suppose de transporter beaucoup d’air, même après compression, et nécessite une main d’œuvre importante. Alors Green Big envisage une machine qui collecte une à une les bouteilles, mais qui aussi les broie et tri immédiatement les plastiques. Ces machines, de la taille d’un distributeur de boissons, ont pour vocation à être installées dans les galeries marchandes des grandes surfaces. Ces dernières y verraient leur intérêt. Elles sont de plus en plus nombreuses à proposer un service de collecte à leur clientèle, pour la fidéliser. Les collecteurs proposent généralement des bons de réduction en échange des bouteilles déposées. Mais ces machines sont souvent chronophages devant être vidées jusqu’à 4 fois par jours par les salariés polyvalents de l’enseigne. Broyer les bouteilles permet de collecter jusqu’à 3 000 bouteilles sans relever le collecteur. Et bien sûr, stockage et transport s’en ressentent aussi directement. Les paillettes sont ensuite revendues aux filières de recyclage.

Trois brevets et un marché conséquent

Mieux, le tri des PET (Polyéthylene Terephthalate) dès la collecte permet un recyclage et donc une mise en marché efficace de la matière première, à l’heure où les industriels recherchent à augmenter la part de PETR (PET recyclé) dans leurs produits. « Il manque environ 200 000 t de PETR sur le marché national », assure Baptiste Danezan, directeur numérique chez Big Green, et l’un des 3 co-fondateurs de l’entreprise. Avec ses associés, Benoît Paget et Fabien Rimé, ils défendent aussi une démarche éthique. Les bons de réductions peuvent être cédés à l’association Océans sans plastiques, les bouchons sont collectés au bénéfice de Bouchons d’Amour et surtout, Les machines sont majoritairement construites en Normandie (à l’exception de l’électronique). 3 brevets ont été déposés par Green Big sur ce produit nommé B-Bot, qui outre un broyeur, pèse le plastique collecté et fonctionne sans branchement triphasé… Six machines sont déjà installées dans plusieurs régions de France et servent de test grandeur nature, avant l’entrée en phase industrielle début 2020. Soutenue par trois actionnaires historiques, mais aussi l’écosystème rouennais (Alterval, N-Factory, Crédit Agricole, Normandie Participation…) Green Big vise en développement à l’international dès 2021, notamment dans les pays voisins de la France. Elle compte aujourd’hui une quinzaine de salariés.

Benoit Delabre