Baudelet Environnement démantèle les vieux trains

Hervé Morin (au centre) a découvert la ligne de démantèlement des rames de trains. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Hervé Morin (au centre) a découvert la ligne de démantèlement des rames de trains. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Implantée en Seine-Maritime depuis 2015, l’entreprise de tri et valorisation des déchets industriels dispose de trois sites dans le département. Elle a reçu la visite d’Hervé Morin le 10 décembre.

Masques et petits fours… Jeudi 10 décembre, Baudelet Environnement accueillait Hervé Morin, président de la Région, pour une visite de son écosite de Grémonville. Situé à quelques encablures de la sortie de l’A29, le site collecte, trie et valorise des déchets d’origine industrielle. Plastiques, métaux, papiers et cartons… tout y passe. « Nous sommes la troisième génération familiale, raconte Caroline Poissonnier, co-gérante du Groupe Baudelet. Et depuis cinquante ans, on travaille selon une logique des boucles d’économie circulaire ». Tout doit donc être recyclé ou tout au moins valorisé. Basée dans le Nord, en Flandres, à Blaringhem, l’entreprise a pris solidement pied en Normandie. Outre le site de Grémonville, acquis en 2015, elle exploite un site à Fécamp, dédié principalement aux déchets des artisans locaux, et un au port du Havre.

Démantèlement ferroviaire et naval

Le site de Grémonville est de loin le plus important ; 16 millions d’euros y ont été investis par le depuis 2015. « Il y a eu l’achat du site pour 10 M€, et ensuite la mise en place d’une unité de désamiantage et l’amélioration des bâtiments pour augmenter l’efficacité et le cadençage », rappelle Jean-Baptiste Poissonnier, le frère de Caroline, et cogérant de l’entreprise. Le site bénéficie d’un atout majeur : ses deux kilomètres de rails, directement embranchés au réseau ferré normand. Ils facilitent grandement l’acheminement et le stockage des wagons en attente de déconstruction. 129 rames de 10 wagons de TGV ainsi que 900 voitures de Rames Inox Omnibus (TER) vont ainsi passer sur la ligne de démantèlement de Grémonville dans les dix ans à venir. Après désamiantage, les caisses sont découpées et les ferrailles valorisées. « On recycle jusqu’à 98 % de la rame », explique Jean-Baptiste Poissonnier.

Avec cette activité ferroviaire, Baudelet Environnement a clairement souhaité ajouter une corde à son arc, s’ouvrant de nouveaux marchés. Il en est de même avec le site du Havre, qui est dédié au démantèlement des navires. Une activité que le groupe conduit déjà à Dunkerque. Mais au Havre, Baudelet bénéficie d’un emplacement idéal sur le quai de l’ancien chantier naval. « Le quai de 150 m nous permet d’accueillir des navires de plus de 100 m de long », explique Jean-Baptiste Poissonnier. Un beau contrat vient d’ailleurs d’être conclu avec la marine nationale. Baudelet devra ainsi déconstruire 8 frégates d’ici 2023. Les navires sont déjà en cours de remorquage depuis les rades de Brest, Toulon et Cherbourg.

De belles perspectives d’avenir

Outre ces contrats importants, qui alimentent un comptoir d’achat de ferrailles et métaux pour les particuliers et les professionnels, Baudelet Environnement surfe aussi sur d’autres marchés. « Nous avons une activité très importante autour des cartons » poursuit Jean-Baptiste Poissonnier. Aussi certifiée EuCertPlast, l’entreprise broie et lave le plastique, avant de le transformer en granules de plastique 100 % post-consumer. De quoi se placer dans des conditions plutôt favorables voire optimistes pour l’avenir. « On ne se plaint pas, confirme Caroline Poissonnier. On a subi un gros coup d’arrêt en avril avec une chute de 50 % de notre chiffre d’affaires. Mais on devrait terminer l’année à -10 ou 15 %, ce qui, vu le contexte, est plutôt bien. Et nous avons plutôt de belles perspectives pour l’avenir… »

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre