Céréales : la récolte 2019 très bonne malgré la sécheresse

« Bonne surprise pour la production céréalière de Seine-maritime ». Crédit photo : Benoit Delabre pour Aletheia Press
« Bonne surprise pour la production céréalière de Seine-maritime ». Crédit photo : Benoit Delabre pour Aletheia Press

Bien qu’inquiète de l’évolution actuelle des prix, la coopérative agricole Natup se félicite de la récolte de blés et orges 2019. Quantité et qualité lui permettent de se positionner sur presque tous les marchés.

Voyants aux verts. A l’issue de la moisson 2019, la coopérative régionale NatUp, principale coopérative agricole de Seine-Maritime, voit beaucoup de raisons de se réjouir. En effet, rendements et qualité sont au rendez-vous cette année pour les blés comme pour les orges, malgré le coup de chaud de la fin juin. « C’est une bonne surprise, se félicite Pierre Ouvry, directeur Agriculture chez Natup. Car finalement, les rendements sont bons à très bons, allant de 90 à 120 quintaux / hectare selon les terroirs. » Soit environ 10 quintaux / ha au-dessus de la moyenne quinquennale. Mieux. Au-delà de la quantité, la qualité est elle aussi au rendez-vous. Les grains ont été récoltés à bonne maturité et dans des conditions sèches. Le poids spécifique, l’indice de chute de Hagberg (l’un des critères qui servent à sélectionner les lots de blé destinés à la panification) et même les taux de protéines sont au rendez-vous. De quoi permettre de répondre à presque tous les cahiers des charges demandés par les clients de NatUp. Sur le marché intérieur, avec notamment la meunerie et la brasserie, ou à l’export. Un vrai plus, sur le marché mondialisé et très concurrentiel des céréales.  Seule ombre au tableau : l’évolution actuelle des prix. La récolte a en effet été plutôt bonne dans tout l’hémisphère nord. Les pays de la mer Noire notamment, cherchent à écouler leur grain avant l’hiver et pèsent sur le marché. En quelques semaines, le cours du blé a ainsi chuté d’environ 30 € / tonne. Mais chez NatUp, on sait être patient ; la campagne de commercialisation ne fait que commencer. « Nous faisons notre métier de gestionnaires de risques, tempère ainsi Pierre Ouvry. Sur les 1,4 millions de tonnes de grain récoltés par nos adhérents, nous sommes en charge d’en commercialiser 1 million de tonnes. Nous avons déjà pris des options dès le premier semestre, avant même la récolte. » Et en attendant un redressement espéré des cours sur le marché mondial, la coopérative travaille sur des débouchés plus locaux, avec les filières de la meunerie pour le blé, et de la brasserie pour l’orge.

Colza : la déception

Pour les autres cultures pratiquées en Normandie, la situation est moins favorable que pour les céréales. Les colzas sont ainsi la grande déception de l’année. Gel tardif, attaque d’insectes, coup de chaud… le rendement moyen oscille entre 30 et 36 quintaux, quand il n’est pas rare de dépasser les 40 q/ha. Les agriculteurs se tournent désormais vers les récoltes des cultures dites industrielles : le lin, la pomme de terre et la betterave, pour lesquelles la sécheresse de l’année pourrait peser. Et ils espèrent aussi la pluie pour réaliser des semis d’automne dans de bonnes conditions…

Benoit Delabre

Protélis : lisser les revenus agricoles

Afin de permettre aux agriculteurs de faire face à la volatilité des cours et de lisser leur revenu, NatUp, Groupama et Bioline by In Vivo, ont lancé en juillet Protélis. Il s’agit d’un contrat permettant à l’agriculteur de se constituer une épargne de précaution sur un compte individuel ouvert au sein de sa coopérative. Protélis est corrélée au marché de référence de chaque production et offre la possibilité à l’exploitant agricole d’utiliser les sommes mises en réserve en cas de difficultés inhérentes à la volatilité des prix.