Cinéastes au travail

John Cassavetes sur le tournage de Meurtre d'un bookmaker chinois © DR. Collection Cinémathèque française
John Cassavetes sur le tournage de Meurtre d'un bookmaker chinois © DR. Collection Cinémathèque française

Cassavetes par Cassavetes

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Signé par l’un des spécialistes mondialement reconnu de John Cassavetes, ce remarquable ouvrage est probablement la somme définitive sur le réalisateur d’Une femme sous influence. Suivant un fil chronologique, John Cassavetes y raconte son enfance et sa jeunesse, ses études d’art dramatique, ses débuts d’acteur désargenté à New York, ses combats permanents contre les studios d’Hollywood et les recettes du cinéma commercial. Il expose en détail les étapes de réalisation de chacun de ses films, de Shadows (1959) à Love Streams (1984). Tournages épiques, souvent interrompus faute d’argent, montages sans cesse repris, communication et plans de sortie menés par le cinéaste lui-même… Toute sa vie, Cassavetes restera fidèle à sa vision radicale de l’art et du cinéma, parfois même contre l’avis de ses collaborateurs les plus fidèles, tels que les acteurs Peter Falk, Ben Gazzara, ou sa femme et actrice Gena Rowlands. Abondamment illustré, le livre alterne les propos de Cassavetes avec des commentaires de son biographe Ray Carney, qui viennent à la fois les resituer, les compléter et parfois les discuter. Salué à sa sortie aux États-Unis en 2001, Cassavetes par Cassavetes est, selon le cinéaste Harmony Korine, le «meilleur livre jamais écrit sur le cinéma».

Cassavetes par Cassavetes de Ray Carney (Editions Capricci).

 

Yasujiro Ozu

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Comment Yasujiro Ozu (1903-1963), l’un des plus grands cinéastes asiatiques de l’histoire du cinéma, en est-il venu à créer une œuvre majeure à la résonance si universelle ? La réponse est probablement dans le journal quotidien qu’il a tenu toute sa vie, où, entre notations laconiques, inspiration poétique, expression de ses émotions et pensées le plus souvent sarcastiques, se révèle un être d’une rare sensibilité et intelligence. Dans ces Carnets réédités aujourd’hui défilent l’insouciance de la jeunesse et la fascination pour les comédies américaines des années 1930, l’expérience de la guerre et de ses horreurs (1938-1939) puis enfin, la maturité et l’accomplissement d’une filmographie exceptionnelle dans les années 1950 et 1960.
Le cinéaste ne s’est jamais laissé enfermer dans aucune convention, contrairement à ce que laissent parfois penser ses films d’après-guerre dont le thème, entre mariages et deuils, est la famille japonaise et ses rites. Aucune forme de conventions ni sociales, ni cinématographiques n’a eu raison de lui. Ozu s’est toujours voulu libre. Un libre penseur hédoniste et libertaire obsédé par une seule chose : son art, son travail de cinéaste. En effet, c’est à travers son art de la mise en scène qu’il se révèle ni japonais, ni occidental, mais tout simplement… unique. C’est dans une traduction intégrale, révisée et augmentée par rapport à la version parue en 1996, que la pensée «ozuienne» s’offre aujourd’hui au lecteur. La magnifique préface, écrite à l’époque par le cinéaste Alain Corneau, a été conservée.

Yasujiro Ozu. Carnets (1933-1963) (Carlotta Editions – Traduit du japonais par Josiane Pinon-Kawataké).