Dernière ligne droite pour la fusion des ports de l’Axe Seine

© Light Motiv / Eric Le Brun Stéphane Raison dispose de 6 mois pour affiner le mode de gouvernance et la stratégie à cinq ans du nouvel ensemble portuaire.
© Light Motiv / Eric Le Brun Stéphane Raison dispose de 6 mois pour affiner le mode de gouvernance et la stratégie à cinq ans du nouvel ensemble portuaire.

Le 1er juin 2021, les ports de la Seine seront un seul et même établissement portuaire, dont le siège sera au Havre. Le directeur général préfigurateur, Stéphane Raison a pris ses fonctions le 16 novembre.

Missionné par le Premier ministre Jean Castex, le 13 novembre, Stéphane Raison est arrivé quelques jours plus tard pour prendre ses fonctions de directeur général préfigurateur du Grand port maritime d’État – Haropa. Jusqu’alors directeur général du port de Dunkerque, il a la responsabilité d’engager la prochaine étape du processus de fusion des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris, en un établissement unique de l’État. Une trajectoire décidée en 2019 par le Gouvernement qui souhaitait alors que les trois ports soient mieux intégrés à la fois dans les grands flux du transport maritime international et dans des chaînes logistiques performantes. Une voie sur laquelle les Grand ports maritimes des trois métropoles de l’axe Seine s’étaient déjà engagés dès 2012 avec la création du GIE Haropa.

L’Etat a donc décidé d’accélérer encore les choses en transformant Haropa en un port d’Etat qui sera le premier port de commerce de France… Avec près de 120 millions de tonnes de trafics maritimes et fluviaux chaque année et des activités représentant plus de 130 000 emplois directs et indirects, un système logistique et durable, Haropa renforce son statut de hub maritime incontournable.

La question de la gouvernance

Reste à réussir une fusion qui a fait couler de l’encre. A la Région d’abord, avec la crainte affichée des élus normands de voir la Normandie et deux de ses poumons économiques  absorbés par la capitale. Auprès des opérateurs privés ensuite, qui redoutent d’être écartés de la gouvernance de leur outil de travail.  Ainsi fin octobre, l’Union portuaire rouennaise rappelait-elle : « A ce stade, nous restons sans information au sujet de la gouvernance, de son organisation et de ses objectifs. L’UPR espère qu’elle trouvera dans les futures propositions, plus d’innovation notamment par la participation des entreprises privées, et que l’Etat osera sortir des chemins conventionnels. » La place rouennaise redoute aussi d’être l’oubliée de cet axe Seine à trois têtes, le Gouvernement ayant notamment annoncé que c’est Le Havre qui accueillera le siège de la nouvelle structure d’Etat.

Robustesse et capacité d’investissement

Le défi qui se lève devant le nouveau directeur général préfigurateur est donc de taille. « Je m’emploierai à ce que ce projet collectif galvanise toutes les énergies tant en interne dans les trois ports qu’en externe auprès des collectivités locales, des places portuaires, des clients des ports et des partenaires sociaux des établissements ainsi que de tous les agents » a déclaré Stéphane Raison. Il pourra s’appuyer sur le travail de la mission de préfiguration engagée depuis deux ans et conduite par Catherine Riovallon, présidente du conseil d’administration de Ports de Paris.

L’intégration des trois établissements portuaires renforcera la robustesse du modèle économique et la capacité d’investissement de la nouvelle structure, qui bénéficiera des moyens supplémentaires prévus dans le cadre de l’enveloppe de 175 M€ apportée par le plan de relance. L’établissement sera créé le 1er juin 2021, établissement dont Stéphane Raison a vocation à prendre la direction.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre