Familink : le cadre qui connecte les générations

Crédit Photo : Bede pour Aletheia Press.
 « Jiri Kosla, l’un des fondateurs de AsWeShare, avec le cadre connecté Familink. »
Crédit Photo : Bede pour Aletheia Press. « Jiri Kosla, l’un des fondateurs de AsWeShare, avec le cadre connecté Familink. »

Développé par la start-up rouennaise AsWeShare, ce cadre photo intéresse les particuliers, mais aussi les acteurs qui luttent contre l’isolement des personnes âgées.

L’innovation technologique peut aussi être un vecteur d’innovation sociale… C’est ce que démontre Familink, un cadre photo connecté, développé par la start-up rouennaise AsWeShare. Comme souvent l’idée est née d’une histoire personnelle. Celle d’Alexis Le Goff, l’un des fondateurs d’AsWeShare, qui souhaitait pouvoir partager le plus simplement possible ses photos avec ses grands-parents, incapables de s’approprier les nouvelles technologies. Il imagine donc un cadre photo qui puisse être alimenté en direct et à distance, sans aucune intervention de la part des personnes âgées, même sans Wifi. Ami d’Alexis Le Goff, Jiri Kosla est séduit par l’utilité sociale du produit. Et tous deux comprennent rapidement que le potentiel business existe. Ils créent donc leur entreprise en juillet 2016, et la commercialisation débute dès octobre 2017.

Doté d’une carte SIM 3G ou 4G, internationale et multi-opérateurs, le cadre Familink peut être piloté à distance par une application sur téléphone et tablette, ou depuis un ordinateur. L’abonnement 3G est offert pendant 3 mois, c’est ensuite à l’usager (ou plutôt à ses enfants ou petits-enfants) de le renouveler. Ils peuvent envoyer des photos, mais aussi des messages personnalisés, comme des rappels de rendez-vous… Et en retour les personnes âgées peuvent quant à elles « liker » ce qu’elles ont reçu. Et c’est là, la seule manipulation (facultative) qui leur est demandée.
Un vrai lien social, qui intéresse grandement les organismes impliqués dans la qualité de vie des personnes âgées et la rupture de l’isolement. La CARSAT s’est ainsi penchée sur l’utilité d’un tel outil et des EPHAD se sont d’ores et déjà équipées.

Un succès international

Le succès est donc bien au rendez-vous. Dès 2018 AsWeShare dégage un chiffre d’affaires de 520 000 € en 2018. Et cette année, les deux jeunes gérants visent le double, soit la vente de 5 à 6000 cadres connectés vendus à un peu moins de 150 € TTC pièce. Ils s’appuient pour cela sur leur force commerciale, qui dépasse les frontières françaises. Soutenus par l’ADN (Agence de Développement de la Normandie) AsWeShare dispose d’agents commerciaux dans les pays limitrophes (notamment en Allemagne) mais aussi au Canada pour accéder au gigantesque marché nord-américain.

Assumant pleinement son rôle dans un marché mondialisé, la jeune start-up normande se repose aussi sur des prestataires extérieurs Les cadres sont ainsi fabriqués en Chine, et l’intégralité du stock est géré par Amazon… Un moyen de réduire les charges en s’appuyant sur des services optimisés. « Ils sont capables de livrer à J+1 dans une grande partie de l’Europe, souligne Jiri Kosla. Et leur logistique est adaptée à toutes les tailles de commandes. »
Pour la suite, les perspectives sont séduisantes. AsWeShare souhaite décliner son produit, en proposant notamment de nouveaux formats d’écrans. Et de nouvelles fonctionnalités devraient prochainement être ajoutées, avec notamment l’envie d’intégrer plus facilement la vidéo et le visiocall…

Benoit Delabre