Investissement industriel

France Relance : 22 projets industriels accélérés en Normandie

À la remorque… L’industrie normande n’a pas réellement tiré son épingle du jeu dans le cadre du Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires. Les investissements sont pourtant conséquents, mais pour peu de projets et peu aidés.

L’industrie de Normandie a bénéficié de 53 M€ d’aide depuis le début de la crise sanitaire, pour plus de 604 M€ d’investissements (© Aletheia Press / M.Railane)
L’industrie de Normandie a bénéficié de 53 M€ d’aide depuis le début de la crise sanitaire, pour plus de 604 M€ d’investissements (© Aletheia Press / M.Railane)

La Normandie n’a pas vraiment su profiter des subsides de l’Etat, dans le cadre du Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires. C’est en tout cas ce qui ressort du bilan 2020 du Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires, présenté le 23 février, par Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée en charge de l’Industrie.

Sur 2020, et sans préjuger des dossiers en cours d’instruction en ce début d’année, la Normandie n’a drainé que 6 % de ces aides. 22 projets y ont été « accélérés » en 2020, contre 33 en Bretagne et près de 50 dans les Hauts-de-France… Ces 22 projets sont toutefois conséquents, à l’image par exemple de l’usine d’Oril Industrie à Bolbec. Ils représentent un investissement globale colossal de 534 M€ (quand les Hauts-de-France n’ont investi « que » 253 M€ et la Bretagne 77 M€) mais aidé à moins de 3 %, pour un montant de 14,8 M€.

tab01.jpg

Une enveloppe rallongée

« Le Président a placé la reconquête industrielle au cœur de ses priorités économiques ; et c’était bien avant la Covid », a rappelé Agnès Pannier-Runacher. S’inscrivant dans le cadre du dispositif Territoires d’industrie, lancé en novembre 2018, le fonds d’accélération des investissements dans les territoires a été doté de 400 millions sur la période 2020-2022. Il vise à financer des projets industriels susceptibles de démarrer entre six mois et un an. Des projets portés par des industriels, mais défendus par les élus locaux. Agnès Pannier-Runacher : « Il repose sur une logique territorialisée : les décisions sont prises par le préfet de région et par le président de Région. Elles ne remontent pas à Paris pour coller à la réalité des territoires. »

Au total en France, 448 projets industriels ont été soutenus sur la seule année 2020 par le fonds d’accélération des investissements : près de 2,3 milliards d’euros d’investissements consentis par les industriels, et aidés à hauteur de 240 M€ par le fonds. Et 300 projets supplémentaires devraient être accompagnés d’ici la fin du premier trimestre à l’échelle nationale, pour un montant d’aide de 150 millions d’euros. Les 400 millions initiaux sont donc désormais consommés ; une nouvelle enveloppe d’environ 150 millions d’euros a d’ores et déjà été actée.

L’Eure principal bénéficiaire normand

La Normandie saura peut-être mieux en bénéficier, tant ce fonds d’accélération des investissements a sans doute sa place sur le territoire normand, et notamment autour de l’axe Seine. Le département de l’Eure figure d’ailleurs, avec l’Orne, comme l’un des principaux bénéficiaires des aides à l’industrie, loin devant la Seine-Maritime. Avec en prime un taux d’aide conséquent par rapport aux investissements consentis. 

tab02.jpg


C’est pourtant dans l’aire seinomarine que les principaux investissements sont recensés. Selon Bercy, tous fonds confondus, l’industrie normande aurait bénéficié, depuis le lancement du plan France Relance, d’un montant d’aide de 52,9 M€, pour plus de 604 M€ d’investissements.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre

LIRE AUSSI. À Rouen, la ministre Agnès Pannier-Runacher à la « reconquête de l'industrie » | La Gazette Normandie