French Tech : le soutien du gouvernement ne faiblit pas

Financement, accompagnement et mise en relation. Ce sont les trois leviers que le gouvernement va continuer d’activer pour aider la French Tech à se développer, en mettant désormais l’accent sur la formation des grands acheteurs privés et publics.

(c) Adobe Stock
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« Nous allons continuer d’activer les leviers qui ont fait leurs preuves et qui ont permis aux entreprises de la French Tech de se développer. Il s’agit pour nous de faciliter la vie de vos entreprises en vous permettant d’accéder à toujours plus de financement, à toujours plus d’accompagnement, et à toujours plus de clients », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre chargé du Numérique au ministère de l’Économie et des Finances, lors de l’édition 2023 du Meet Up Green Tech, le 7 novembre dernier à Paris. Un soutien destiné à toutes les entreprises qui proposent des technologies innovantes, dont les entreprises de la Green Tech, car « nous comptons bien faire émerger celles et ceux qui représentent la génération nouvelle des entrepreneurs qui s’engagent pour relever les défis du dérèglement climatique ».

Financement : lancement de la deuxième phase de l’initiative Tibi

Côté financement, « 2,5 milliards d’euros ont été levés par les entreprises Green Tech dans notre pays l’année dernière, ce qui fait de la France le premier pays en Europe pour les levées de fonds des entreprises engagées sur les technologies du climat », a poursuivi le ministre. « C’est une grande satisfaction, et cela ne s’est pas fait par hasard », a-t-il ajouté en faisant allusion au lancement de l’initiative « Tibi » (du nom de l’économiste porteur de ce projet au ministère, Philippe Tibi) en 2019, pour orienter les capacités d’investissement des investisseurs institutionnels, et en particulier celles des assureurs, vers les fonds de capital-risque. Six milliards d’euros sont ainsi venus alimenter ces fonds pour accompagner la croissance des entreprises technologiques en France.

« Nous avons lancé cette année la deuxième génération de cette initiative Tibi en rassemblant une nouvelle fois les plus grandes compagnies d’assurances, ainsi que certains grands groupes français, pour qu’ils s’engagent à nouveau à consacrer 7 milliards d’euros pour les trois ou quatre prochaines années, même si la période est un peu moins favorable qu’elle ne l’était en 2019. » Annoncé peu avant l’été par le président de la République, Emmanuel Macron, à l’occasion du salon Viva Tech, le lancement de la deuxième phase de l’initiative Tibi donnera notamment la priorité à la décarbonation de l’économie, en lien avec le plan « Industrie verte », et aux projets de haute technologie.

Accompagnement : la première promotion de French Tech 2030 sur les rails

Autre volet du soutien des pouvoirs publics à la French Tech, également annoncé lors du salon Viva Tech : le programme d’accompagnement « French Tech 2030 », destiné à soutenir une centaine d’entreprises particulièrement innovantes positionnées sur des secteurs ou des technologies jugées prioritaires par le gouvernement. Cette initiative – qui s’inscrit dans le cadre du plan « France 2030 » lancé en octobre 2021 pour soutenir l’innovation en France – associe le savoir-faire de la Mission French Tech en matière d’accompagnement, et celui du Secrétariat général pour l’investissement et de Bpifrance.

La toute première promotion compte 125 entreprises, acteurs émergents de l’innovation qui répondent à des enjeux de société et de souveraineté, dans les secteurs de la transition écologique, de la santé, du numérique, de l’agriculture, du spatial ou encore de l’éducation. Ces 125 lauréats vont ainsi bénéficier d’un accompagnement financier et extra-financier sur mesure pour accélérer leur développement.

Mise en relation avec les clients : l’initiative « Je choisis la French Tech »

« Nous avons créé depuis dix ans un écosystème très propice au financement et nous avons, avec la Mission French Tech, des programmes d’accompagnement qui ont fait leurs preuves, (…) mais il faut aussi que vous puissiez trouver en France les clients et les références qui vont vous permettre d’accélérer votre développement », a expliqué le ministre. C’est pourquoi « nous avons lancé avant l’été, avec la Mission French Tech, un mouvement intitulé ‘Je choisis la French Tech’ ». Il s’agit d’un réseau d’un peu plus de 80 partenaires institutionnels et de plus de 300 entreprises, dont une centaine de grands groupes, qui s’engagent à doubler leur recours aux solutions issues de l’écosystème French Tech d’ici 2027.

Pour atteindre cet objectif, il faut multiplier les interactions entre start-up et grands donneurs d’ordre publics et privés, via l’organisation notamment de rencontres telles que le Meet Up Green Tech, qui a réuni des centaines de start-up et 300 investisseurs et acheteurs privés et publics. Un évènement qui a donné lieu à « 22 000 prises de rendez-vous grâce à la solution de mise en relation proposée par Ecolab », un outil qui sera désormais déployé à chaque fois que des rencontres sont organisées. « On sous-estime souvent à quel point cette mise en relation est décisive pour la structuration de collaborations et la mise en relation commerciale. »

Des formations pour se familiariser avec l’achat innovation

« Nous allons également former mieux les acheteurs des grands donneurs d’ordre publics et privés. Bpifrance met la dernière main à un programme de formation à destination des acheteurs des grands groupes. Une première promotion sera lancée dans les prochaines semaines pour leur permettre de se familiariser avec l’achat innovant et les relations avec les start-up. Parce que ce n’est pas tout à fait évident pour un grand groupe de se tourner vers les start-up et, de la même manière, ce n’est pas toujours évident pour les start-up de se mettre à collaborer avec les grands groupes et les acheteurs publics. »