Guimerville : Pochet du Courval mise sur les exosquelettes

La direction du verrier de luxe s’est tournée vers une entreprise de Lille afin d’équiper des agents du service montage-outillage de ceintures bioniques. L’ambition est de prévenir les lombalgies et d’éviter que l’état de santé de ceux déjà sensibles ne se détériore.

Ils allient sciences médicales et robotique moderne.
Ils allient sciences médicales et robotique moderne.

Vingt des 1 300 salariés (sans les intérimaires) du groupe Pochet du Courval à Guimerville ont pour mission chaque matin de 5 heures à 13 heures de changer les moules de flacons ou de pots en verre destinés à l’industrie du luxe. Une tâche technique et physique à la fois pour ces agents du service montage-outillage. En acier ou en fonte, les moules pèsent entre 20 et 40 kg, une charnière plus de 20 kg. Ainsi, ils peuvent soulever de 2 à 4 tonnes de matériel par jour. 

Soutenir le buste de l’utilisateur en port de charge 

Une tâche devenue un peu plus légère pour ceux qui ont accepté de porter depuis plusieurs mois une sorte de "ceinture bionique" ou "exosquelette". Destiné aux utilisateurs et utilisatrices en milieu professionnel, ils allient sciences médicales et robotique moderne. Légers car pesant moins de 2 kg, faciles à mettre et à régler, ils sont constitués d’une ceinture textile souple réglable sur laquelle se trouvent des micro-moteurs et des micro-vérins. Ils soutiennent le buste de l’utilisateur en port de charge, quels que soient le mouvement et la posture. 

Ils soulagent les douleurs liées aux lombalgies et aident les employés qui sont exposés à de fortes contraintes lombaires. Ils permettent aussi de maintenir en activité des salariés dont l’expérience et le savoir-faire sont irremplaçables. C’est à Japet, une entreprise basée à Loos, dans le sud de Lille, que l’on doit cette révolution technologique. 

Vers un parc de six "exosquelettes"

Cherchant une aide pour les monteurs de moules, Aurélie Parisy, animatrice hygiène et sécurité au sein de la verrerie a contacté Japet. Dès la fin 2022, deux "exosquelettes", dont le cout unitaire est de 5 000 euros sans compter le temps d’accompagnement, sont arrivés sur le site de Guimerville. Deux supplémentaires ont été achetés l’an dernier. Dans les prochaines semaines, le parc devrait être constitué de six "exosquelettes". 

L’entreprise, qui comme beaucoup, rencontre des problèmes de recrutement, se fait un devoir d’accompagner ses salariés, qu’ils soient jeunes ou prennent de l’âge : « Le but est d’agir en prévention quand un nouveau salarié occupe un poste de monteur de moules, explique Jérôme Cauchois, coordinateur sécurité dans l’entreprise. Et si certains salariés se montrent sensibles, l’essentiel c’est que ça n’aille pas plus loin. Les "exosquelettes" de chez Japet sont non encombrants et permettent de travailler dans toutes les positions. Ils apportent beaucoup plus de protection qu’une ceinture lombaire classique. Pour nous, la santé de nos salariés n’a pas de prix. » 

En moyenne, les monteurs de moules volontaires commencent par les porter entre une et deux heures par jour. La durée est augmentée au fur et à mesure pour parvenir entre cinq et six heures quotidiennes. Dans tous les cas, "exosquelette" ou non, chaque monteur de moules a le droit à sa séance d’échauffement matinale pour lui permettre un éveil musculaire tout en douceur…