Normandie : La Chambre des métiers et de l'artisanat face aux nouveaux défis

Sur fond de crise de l'énergie et de pénurie de main d'œuvre, la Chambre des métiers et de l'artisanat de Normandie veut accompagner les entreprises dans leur transition énergétique.

L'inflation et les pénuries de main d'œuvre sont au cœur des enjeux des entreprises artisanales. (Photo illustration Adobe Stock)
L'inflation et les pénuries de main d'œuvre sont au cœur des enjeux des entreprises artisanales. (Photo illustration Adobe Stock)

"Les entreprises s'adaptent mais jusqu'à quand ?", s'interroge Christophe Doré, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) de Normandie. Car, après la crise sanitaire, c'est désormais la crise énergétique et les pénuries de main d'œuvre qui bousculent les entreprises. 

Alors que le niveau de 2019 n'a pas encore été atteint, la CMA s'inquiète de ces nouvelles difficultés. Le sujet le plus urgent pour le président de la chambre consulaire est l'énergie. "Les coûts de l’électricité et du gaz sont le premier moteur de l’inflation, relate-t-il. Avec des prix d’achat multipliés par 2, 3 voire 10 c’est le modèle économique et la viabilité de nombreuses entreprises artisanales qui se trouve mis en péril, tous les métiers sont concernés". Alors que la sobriété énergétique est demandée par le gouvernement, "elle n’est pas accessible à toutes les entreprises sans dommages. Pour beaucoup d’entreprise, réduire sa consommation d’énergie de 10 % reviendra à diminuer son activité.

De manière générale, l'inflation menace les entreprises artisanales du territoire avec une forte pression sur les matières premières (dans l'alimentaire et le bâtiment principalement) ou sur les salaires... "Tout augmente sauf le prix de vente". Pour les entreprises, cela représente, pour la plupart, un tassement des marges et des profits. Pour aider les structures dans leur transition écologique, la chambre consulaire organise des réunions "Parlons énergie et économies", gratuites sur inscription.

L'apprentissage, une priorité

Parmi les autres problématiques, le manque de main d'œuvre devient critique selon la Chambre des métiers et de l'artisanat. En France, "1/4 des entreprises artisanales se dit prêtes à recruter dans l'année à venir, ce qui équivaut à 500 000 emplois au global", selon Christophe Doré. L'une des réponses est l'apprentissage, "une priorité de la rentrée". "110 000 jeunes ont été formés dans les 137 CFA de France en 2022", selon les chiffres des Chambres des métiers et de l'artisanat. 

Le Centre de formation des apprentis (CFA) de la CMA Normandie est présent sur cinq sites (Dieppe, Rouen, Le Havre, Coutances et Caen). À l'heure actuelle, 4 192 apprentis sont formés dans ces établissements, soit une hausse des effectifs de 6,5% par rapport à l'an passé. Néanmoins, la chambre consulaire demande de "maintenir le soutien à la formation par apprentissage" avec, entre autres, des aides aux entreprises. 

L'apprentissage est la voie royale pour s'insérer sur le marché du travail dans l'artisanat : 80% des apprentis trouvent un emploi dans les 7 mois. Et les entreprises artisanales sont en demande : 21,7% des structures se disent prêtes à accueillir un ou plusieurs apprentis dans les 6 prochains mois, notamment dans les secteurs de l'alimentaire et du bâtiment.

Aujourd'hui, la Chambre des métiers et de l'artisanat accompagne 74 550 entreprises artisanales, majoritairement dans le bâtiment et les services. Le secteur s'est beaucoup développé ces dernières années (9 568 immatriculations d'entreprises en 2021) avec la multiplication des micro-entreprises.