Numérique

La coordination territoriale au service de l’inclusion numérique

Sept collectivités territoriales viennent de signer un accord avec l’État dans lequel elles s’engagent à recruter des "conseillers numériques France Services", tels que proposés par le plan France Relance. Cinq d’entre elles vont également expérimenter une nouvelle gouvernance pour améliorer l’action en faveur de l’inclusion numérique sur leur territoire.

Photo d'illustration Adobe Stock
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Les métropoles de Lyon, Strasbourg, Lille et La Rochelle, la communauté d’agglomération du sud-est toulousain (Sicoval) et les départements de la Haute-Garonne (associée au Sicoval) et du Rhône viennent de signer avec l’État des accords préalables de principe pour le déploiement de "conseillers numériques France Services" sur leur territoire. Objectif : favoriser l’inclusion et la médiation numériques et l’éducation aux usages numériques.

250 millions d’euros pour financer le déploiement de 4 000 conseillers

« Un Français sur six n’utilise jamais un ordinateur, et un Français sur trois manque des compétences de base en numérique », a rappelé le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, lors d’une conférence de presse le 16 février dernier. Intégralement financé par l’État à hauteur de 250 millions d’euros, le dispositif en faveur de l’inclusion numérique prévu par le plan France Relance vise à déployer 4 000 conseillers numériques sur le terrain pour aider tous les Français à s’approprier les outils numériques pour les besoins du quotidien : démarches administratives et achats en ligne, recherche d’informations, échanges avec des proches… « Il y a une notion d’égalité dans la nécessité d’accompagner nos concitoyens dans la transition numérique » mais « ce n’est pas qu’une question sociale ou égalitaire », a souligné le secrétaire d’État : « je pense que ce que nous ont montré cette pandémie et les derniers évènements, notamment aux États-Unis, c’est l’impact de la numérisation sur notre tissu démocratique, notre tissu social et nos relations interpersonnelles. Il faut permettre à tous les Français et les Françaises de jouer leur rôle de citoyen. »

Les premiers conseillers numériques bientôt sur le terrain

Avec ces premiers accords, ce sont 185 conseillers numériques qui ont été réservés par les collectivités territoriales : 60 pour le département de la Haute-Garonne et la communauté d’agglomération du sud-est toulousain (assorti d’une subvention de 3 millions d’euros), 50 pour la métropole de Lyon (2,5 M€), 32 pour la Métropole européenne de Lille (1,6 M€), 20 pour la Métropole européenne de Strasbourg (1 M€), 15 pour le département du Rhône (750 000 €) et huit pour la métropole de La Rochelle (400 000 €). « L’approche de l’État est de faire confiance aux collectivités : nous finançons, mais ce sont les collectivités qui recrutent, qui forment, avec notre aide, et qui déploient sur le terrain », a relevé Cédric O, en précisant que d’autres départements souhaitent d’ores et déjà signer des conventions pour déployer des conseillers numériques sur leur territoire.

La gouvernance territoriale au service de l’inclusion numérique

En parallèle au déploiement des conseillers numériques, les métropoles de La Rochelle, Lille, Lyon, Strasbourg et la communauté d’agglomération du Sud-est toulousain vont expérimenter un dispositif de coordination sur leur territoire (baptisé Coordination territoriale de l’inclusion numérique ou CTIN), élaboré avec l’appui de l’association d’élus les Interconnectés.

L’idée de ces expérimentations territoriales autour de l’inclusion numérique « est de mettre en place une gouvernance locale qui rassemble l’ensemble des acteurs – institutionnels, privés, associatifs, représentants des bénéficiaires – pour organiser ce travail en commun, dans le cadre d’un comité stratégique qui se base sur un diagnostic précis », a expliqué la directrice des Interconnectés, Céline Colucci. Autre point important pour améliorer l’efficacité d’ensemble : « la mise en commun des moyens financiers » et la possibilité de « fédérer les actions en commun ». « Il existe déjà des dynamiques de ce type-là, dans certains départements, et il ne s’agit pas de remplacer tout ce qui existe déjà, mais d’expérimenter une manière de faire qui nous paraît pertinente », a-t-elle ajouté.

« Il nous semble extrêmement important de faire en sorte que des gouvernances locales entre différents niveaux de collectivités puissent se mettre en place, pour qu’il y ait une forme de cohérence », a conclu le secrétaire d’État Cédric O : « il faut que les acteurs se parlent » pour « éviter les déperditions », et espérant « que d’autres métropoles et d’autres départements s’engageront dans cette voie ».