Beauté

La Cosmetic Valley mise sur l'innovation pour sortir de la crise

Aider les entreprises de la cosmétique à bénéficier du plan de relance et préparer l'avenir, grâce à l'innovation. Telles sont les principales orientations de la Cosmetic Valley, pôle de compétitivité du secteur.

 Photo d'illustration
Photo d'illustration

« Une boussole dans une année exceptionnelle », promet Marc-Antoine Jamet, président de la Cosmetic Valley, pôle de compétitivité dédié à la cosmétique. Début février, celui-ci consacrait sa conférence de presse annuelle à la présentation de dix orientations destinées à permettre au secteur de sortir de la crise et assurer son développement futur. La cosmétique a été moins impactée que d'autres par la crise. Durant le premier confinement, par exemple, la demande a augmenté de 80% pour les produits d'hygiène, et baissé de moitié pour les produits de beauté, soit une baisse de 31% de la consommation globale. Les canaux de distribution ont connu une fortune diverse : + 38% pour le e-commerce, - 25% pour les instituts et salons de beauté, + 2% pour la grande distribution. Et selon leur taille, les entreprises ont été impactées de façon inégale. Les TPE ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 54%, les PME de 36%.

Conclusion, « la première priorité, c'est la relance mode d'emploi », pointe Marc-Antoine Jamet. Mise en place en janvier, une plateforme en ligne s'adresse aux petites entreprises, pour leur permettre (gratuitement) de tirer le meilleur parti du plan de relance et d’y avoir un accès simplifié. Ademe (Agence de la Transition écologique), Bpifrance, collectivités locales, Bercy, investisseurs privés...« Ce n'est pas toujours simple de défricher ces appels à projet ; nous aidons les entreprises à faire le tri, nous les guidons vers les bons interlocuteurs », précise Soline Godet, directrice générale adjointe « Entreprises et territoires », chez Cosmetic Valley.

Les entreprises peuvent proposer différents types de projets (innovation, exportation, modernisation de l’outil industriel, transition numérique et environnementale...). Déjà, une trentaine d'entre elles ont bénéficié d’aides pour un total de 30 millions d’euros. Par exemple, quatre ont été sélectionnées dans le cadre des appels à projets « Territoires d’industrie », obtenant des aides entre 400 000 et 800 000 euros, soit environ 30 à 40% du montant de l’investissement total du projet. C'est notamment le cas de Verescence, spécialiste du flaconnage en verre haut de gamme pour la parfumerie, qui compte 1 500 salariés en France. Le groupe a pu investir dans des équipements d’automatisation, de digitalisation et d’efficacité énergétique, dans ses trois usines (Hauts de France et Normandie).

Des « cosmetic angels »

Au delà de cette mesure circonstancielle, les priorités définies par la Cosmetic Valley visent à préparer le secteur pour l'avenir, à la fois sur le plan de l'adaptation aux marchés, des évolutions sociétales et de la gouvernance. A ce titre, la Cosmétic Valley plaide pour l’accélération de la mise en place du Comité de filière, en cours (avec Bercy). Pour l'essentiel, les autres priorités se placent sous le signe de l'innovation, déclinée dans le domaine de la transition environnementale et le développement de l'économie circulaire, l'entrepreneuriat et la recherche scientifique. A ce titre, en 2021, 13 nouveaux projets collaboratifs d’innovation, impliquant entreprises et laboratoires de recherche, ont déjà été labellisés par la Cosmetic Valley. 

Sur le plan de l'entrepreneuriat, le programme start-up Beauty Up se poursuit. Réservé aux entreprises créées depuis moins de cinq ans, disposant d’un prototype validé et d’un business plan, il accueille deux promotions de cinq à 10 start-up par an, à Chartres, dans le Beauty Hub du pôle de compétitivité. Objectif : les aider à affiner leur projet et les mettre en contact avec de potentiels finançeurs, des « cosmetic angels ». Les premières équipes ont été accueillies, en septembre 2020. La seconde promotion débutera son programme ce mois de février et la troisième est attendue en septembre prochain. Le programme a déjà accompagné des start-up qui innovent dans différents domaines. C'est par exemple le cas d'Oden, marque de cosmétiques naturels formulés à partir de plantes 100% françaises, de CocoriCosmetic, (Nouvelle-Aquitaine) boutique en ligne de produits d’hygiène et de beauté pour toute la famille et d'InFLOWS, éditeur de logiciels. D'après l'étude Asteres pour la Febea (Fédération des entreprises de la beauté), la filière de la cosmétique, dont toute la chaîne est implantée en France, représente 45 milliards d'euros en 2019, 246 000 emplois et 80% de PME.