La RSE impacte les recrutements des entreprises

Le 3 octobre, en ouverture de la Semaine de l’entreprise responsable et inclusive (du 3 au 7 octobre), organisée par le Medef et l’Association française des managers de la diversité (AFMD), le baromètre 2022 du Medef sur la perception de la RSE en entreprise a été présenté. Revue des principaux résultats.


(c) Adobe Stock
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« Les résultats cette année sont bons, voire très bons. On constate une meilleure connaissance par les salariés de ce qu’est le développement durable et des actions qui se déroulent dans les entreprises », s’est félicitée Dominique Carlac’h, vice-présidente et coprésidente de la commission « Nouvelles responsabilités entrepreneuriales » du Medef, en présentant les résultats de la 4ème édition du baromètre de la perception de la RSE en entreprise*. Le baromètre montre que la notion de développement durable –développement qui prend en compte trois dimensions : économique, sociale et environnementale–, est mieux comprise que les années précédentes par les salariés (+6%). Seuls 10 % des répondants ont déclaré qu’ils ne savaient pas sur quoi le développement durable en entreprise portait, contre 16 % en 2021 et 18 % en 2019.

Impact de l’entreprise sur la société

A titre personnel, en tant que présidente de la PME D&Consultants, Dominique Carlac’h assure qu’« il n’y a pas un jeune candidat qui ne [lui] pose pas la question à l’entretien d’embauche » des actions réalisées au titre de la RSE dans son entreprise. « C’est un vrai facteur de préoccupation et d’attractivité à la fois. Il faut une adhésion aux valeurs de l’entreprise pour avoir la compétitivité hors coût qui est la gestion des RH. L’impact sur le processus de recrutement est très fort », soutient-elle. L’engagement RSE contribuerait ainsi à améliorer l’image de l’entreprise et à fidéliser les collaborateurs et serait à la fois un vecteur de confiance en l’avenir et d’attachement à l’entreprise (atteignant 77 % lorsqu’une fonction RSE existe au sein de l’entreprise, contre 60 % dans les autres).

Enfin, signe du rôle de plus en plus important des entreprises sur la société, plus d’un salarié sur deux (59%, soit +7 % vs 2021) considère que son entreprise a un impact positif sur la société. « Il y un regain de positivité quant à l’impact des entreprises sur la société » qui questionne sur « le rôle politique » de l’entreprise, « de plus en plus attendu par les salariés », note Dominique Carlac’h. Un rôle qui semble d’autant plus important pour les jeunes, avec 68% des 16-24 ans et 66 % des 25-34 qui considèrent que les entreprises au global ont un impact positif sur la société. Les plus de 50 ans ayant « peut-être une conception plus traditionnelle de l’entreprise et de leur job », avance Dominique Carlac’h.

Adhésion aux valeurs de l’entreprise

77% des salariés (+7 points, par rapport à 2021) affirment avoir connaissance d’au moins une action RSE menée au sein de leur entreprise. Même si le baromètre fait également état de disparités en fonction de la catégorie socio-professionnelle : les cadres étant plus nombreux à associer différentes thématiques au développement durable, alors que les CSP- sont plus nombreuses à déclarer ne pas savoir sur quoi porte le développement durable (23,5 % des ouvriers, contre 3 % des cadres).

Par ailleurs, trois quarts des salariés jugent que les actions RSE mises en place au sein des entreprises sont efficaces, ce d’autant plus lorsqu’il s’agit d’initiatives de lutte contre le changement climatique. Autres résultats significatifs sur les disparités entre CSP, 52 % des cadres, contre 36 % des professions intermédiaires, 27 % des employés et 26 % des ouvriers ont connaissance d’une mission ou d’un service RSE dans leur entreprise. La connaissance de la fonction ou du service RSE diminue par ailleurs avec l’âge. « Ce n’est pas le tout de faire du Monsieur Jourdain et de croire que l’on fait de la RSE parce que l’on mène des actions en faveur de la société ou de l’environnement. Cela ne suffit pas : il faut communiquer ». Les entreprises l’ont compris et communiquent « de plus en plus » sur ces sujets. En outre, les salariés sont davantage en accord avec les valeurs de leur entreprise (+4 % à 91 % pour ceux qui déclarent connaître ces valeurs).

Le baromètre fait également état des conditions de travail post-Covid, sur lesquelles les trois quarts des salariés portent un jugement positif, et des pratiques managériales (68 % d’avis positif). Enfin, les préoccupations jugées prioritaires par les salariés restent majoritairement les mêmes, au premier rang desquelles la santé et la sécurité (74%). Autres domaines de plus en plus prioritaires, la qualité de vie au travail (72%) et l’égalité des chances en entreprise (57%).

* Étude réalisée en ligne par TNS Sofres pour le Mouvement des entreprises de France, auprès d’un échantillon de 1 500 personnes du 16 au 30 mai 2022


Charlotte DE SAINTIGNON