Le gouvernement engage 6,5 milliards d'euros pour aider les jeunes

Le gouvernement engage 6,5 milliards d'euros pour aider les jeunes

6,5 milliards d’euros pour éviter qu’une génération entière ne soit sacrifiée  à la pandémie : le gouvernement a présenté le plan «un jeune, une solution». Depuis la mi-juillet,  plusieurs autres mesures esquissent le futur plan de relance et la politique à venir du nouveau gouvernement. 

En l’attente du plan de relance dont l’annonce est prévue le 24 août, le nouveau gouvernement a multiplié les annonces, depuis la mi-juillet. Première d’entre elles, le plan «Un jeune, une solution», destiné à ces 750 000 jeunes, qui, en septembre, arriveront sur le marché du travail. Le 23 juillet, Jean Castex, Premier ministre, a précisé les modalités du dispositif, financé à hauteur de 6,5 milliards d’euros sur 2020-2021. 

Une prime aux entreprises qui embauchent un jeune ( jusqu’à 25 ans),  en CDI ou CDD d’au moins trois mois, pour une rémunération jusqu’à deux Smic,en constitue la mesure phare. La prime pourra atteindre 4 000 euros pour les contrats d’un an et plus, sous forme d’une  compensation de charges versée par l’Agence de service et de paiement. Le montant de l’aide est doublé pour les PME et les TPE qui embauchent des jeunes dans les métiers de la transition écologique. Ces contrats devront être conclus entre début août et fin janvier. 

Le plan comporte aussi d’autres mesures, plus sociales, qui renforcent des parcours d’insertion existants ou les études, visant des catégories particulièrement fragiles de jeunes et encourageant  la création d’emplois aidés, sous diverses formes. Ainsi, 60 000 Contrats initiative emploi sont prévus dans le secteur marchand. Un même nombre de Parcours emploi compétences s’adresse aux secteurs associatif et public. S’y ajoutent 35 000 Contrats d’insertion par l’activité économique. De plus, 100 000 places supplémentaires seront créées en service civique. Et 200 000 places en formation. Dans ce secteur, de nouveaux parcours,  qualifiants  ou pré-qualifiants, devraient être déployés dans les métiers «d’avenir» ( transition écologique, numérique, santé…). Certains accompagnements  pour les jeunes en difficulté sociale ou très éloignés de l’emploi seront aussi renforcés, chez Pôle Emploi et dans les missions locales. 

Baisses d’impôts et croissance verte 

Outre ce plan qui s’adresse aux jeunes, l’arrivée de Jean Castex a été marquée par plusieurs annonces indiquant la direction de la politique du nouveau gouvernement jusqu’à la fin du quinquennat et dessinant les contours du futur plan de relance. «Nous relancerons l’économie par l’écologie», a ainsi annoncé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, dans le Journal du Dimanche du 26 juillet. Sur les 100 milliards d’euros prévus, 30% devraient  être consacrés à la cause écologique, notamment via la rénovation énergétique, les transports et l’énergie. Par ailleurs, signe de l’orientation à venir du gouvernement en matière de politique économique, le ministre de l’Économie a également promis une baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production en 2021. En particulier, la  CVAE, Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, devrait être concernée. Une mesure qui n’a pas manqué d’inquiéter les Régions, en dépit de la promesse de compensation intégrale de la diminution des recettes par l’État. 

Dans le même sens, contrairement à l’idée émise par Emmanuel Macron, lors de son intervention du 14-Juillet, Jean Castex a confirmé vouloir poursuivre dès l’année prochaine la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % de ménages aisés. La mesure devrait être votée à l’automne par le Parlement. Au  chapitre des réformes à venir, le nouveau gouvernement a mis un frein par rapport aux chantiers prévus. Le 17 juillet, Jean Castex a organisé son premier sommet social,  réunissant les partenaires sociaux autour d’une quinzaine de sujets. Le plus brûlant d’entre eux, celui de la réforme des retraites, a été renvoyé à 2021. 

BTP et denrées alimentaires : les marchés publics facilités

Le seuil de dispense de procédure pour les marchés publics de travaux est relevé à 70 000 euros HT pendant un an. Celui pour l’achat des denrées alimentaires produites, transformées et stockées pendant l’état d’urgence sanitaire, à 100 000 euros, jusqu’au 10 décembre 2020. Les deux mesures ont fait l’objet d’un décret paru au Journal Officiel du 23 juillet.

Anne DAUBREE