Le moral des ménages se rétablit légèrement, la consommation stagne

Les dernières données de l’Insee révèlent une légère progression de la confiance des ménages en avril. Cependant, les Français se montrent encore inquiets quant à la situation économique. Le niveau d’inflation les contraint à réduire leur consommation.

(c) Adobe Stock
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Un léger mieux. L’indicateur qui mesure le moral des Français s’est établi à 83 en avril, en hausse d’un point par rapport au mois précédent. Il se maintient toutefois à un point bas, inférieur à son niveau de longue période (100 points). Mais, les ménages interrogés par l’Insee semblent plus optimistes quant à l’évolution de leur niveau de vie et de leur situation financière.

Dans le détail, l’opinion relative à leur niveau de vie au cours des 12 prochains mois s’améliore : le solde dédié augmente de trois points. Celle liée à l’évolution passée reste quasi-stable. Les deux avis demeurent à des niveaux très faibles, souligne l’Insee. Les Français sont aussi plus confiants quant à leur situation financière personnelle (+3 points). Mais le solde d’opinion demeure stable lorsqu’il s’agit de la situation passée.

Moins d’achats importants

Signe plus favorable pour la consommation, l'opportunité d'épargner décroît à nouveau. Au sujet de leur capacité d’épargne actuelle, les ménages étaient un peu moins confiants en avril (-2 points). L’opinion sur leur capacité d’épargne future s’améliore, en revanche, nettement : le solde correspondant gagne cinq points.

Pour autant, les ménages restent prudents. La part de ceux estimant opportun de faire des achats importants recule de deux points, nettement en deçà de sa moyenne de longue période. De fait, en mars, les dépenses en biens durables ont enregistré un net repli (-2,2%), les Français étant moins enclins à acheter notamment des voitures (neuves et d'occasion) ainsi que des camping-cars, ou à améliorer l’équipement de leur logement (meubles, électroménager...), précise l’Insee.

Côté perception de l’inflation, ils étaient encore plus nombreux ce mois d’avril à constater que les prix ont nettement augmenté sur les 12 derniers mois. En avril « Le solde d’opinion associé gagne 3 points et atteint un nouveau point haut, après celui du mois dernier », explique l’Insee. En avril, l’inflation a rebondi à 5,9 % en rythme annuel, selon une première estimation de l’Institut de statistique. En parallèle, les ménages se montrent moins inquiets sur l’évolution des prix lors des prochains mois : la proportion de ceux prévoyant une accélération de l’augmentation des prix baisse considérablement (-17 points).

Enfin, alors que le marché du travail résiste, les craintes liées à l’évolution du chômage se stabilisent. Elles se maintiennent à un niveau inférieur à leur moyenne de longue période. Au premier trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) a diminué de 1,2% en France (hors Mayotte), par rapport au trimestre précédent.

La croissance à petite vitesse

La croissance de l’activité économique a progressé de 0,2 % ce premier trimestre, selon une première estimation de l’Insee. Le PIB a été soutenu par le dynamisme de la

production industrielle et aussi du commerce extérieur, qui contribue positivement à la croissance du PIB (0,6 point), indique l’Insee.

Moteur de la croissance, la consommation des ménages reste en berne : elle n’a pas progressé entre le dernier trimestre 2022 et les trois premiers mois de cette année. Avec l’envolée des prix de l’alimentaire (+ 14,9 % en avril, sur un an), l’arbitrage des consommateurs se confirme : les dépenses consacrées à ces produits dévissent encore ce premier trimestre (-2,3%). L’investissement des ménages se replie aussi, pour le sixième trimestre consécutif (‑1,4 %) « du fait d’une baisse de la construction de logements neufs et d’une baisse des transactions immobilières dans le neuf et dans l’ancien ».

AÏcha BAGHDAD et B.L