Le Tréport : Nemera entre projets de développement et recrutements

L’un des leaders mondiaux des pompes, inhalateurs et embouts en plastique pour les laboratoires pharmaceutiques affiche une croissance continue et poursuit ses recrutements, environ cinquante par an. Lauréat du plan d’investissement d’avenir France 2030, il projette de créer un second site…

Angélique Romand, responsable du recrutement et Stéphane Thiaudière, directeur de l'usine. (Photo I.Boidanghein)
Angélique Romand, responsable du recrutement et Stéphane Thiaudière, directeur de l'usine. (Photo I.Boidanghein)

Fonctionnel depuis 1960, le site Nemera du Tréport est spécialisé dans les dispositifs d’administrations de médicaments par voie ORL (nez, gorge, oreilles). Il conçoit - avec des équipes basées à Lyon, où se trouve le siège social-, fabrique et assemble pompes, inhalateurs et embouts en plastique. Les ressorts, les billes et les élastomères permettant de les rendre fonctionnels sont achetés à des fournisseurs. Environ 300 millions d’unités sortent de l’usine chaque année.

"Notre croissance est de 80 % en cinq ans"

Il faut parfois attendre sept ans pour qu’ils soient commercialisés : « Nous figurons parmi les trois leader mondiaux sur ce type d’activité, informe Stéphane Thiaudière, le directeur d’usine. La fiabilité de nos produits, les délais de livraison, nos savoir-faire, nos compétences, nos équipements… nous permettent de prendre des parts de marché à nos concurrents. Des tests de vieillissement en laboratoire sont réalisés car ces produits, qui compte une quinzaine de pièces, se doivent d’être irréprochables. » 

De plus, Nemera profite d’un marché de la santé en croissance : « Notre développement est deux fois supérieur à cette croissance, poursuit-il. Pour tout dire, elle a été de 80 % en cinq ans. Nous sommes sur un marché porteur. Il y aura toujours des gens pour se soigner et notre objectif tient en une phrase : notre priorité, c’est la santé de nos patients. »

Les 190 clients de Nemera, qui compte un deuxième site de fabrication en France, sont des laboratoires pharmaceutiques. 75 % de l’activité est réalisée à l’export (50 % en Europe, 30 % aux Etats-Unis/Canada, 15 % au Moyen Orient…) L’évolution des génériques et des solutions de distribution (par exemple, un uni-spray est en développement pour envisager le traitement pour les migraines) ainsi que la réduction pour des aspects environnementaux des matières entrant dans la composition du plastique, oblige les équipes a toujours se remettre en question : « Le plastique mit au rebut est racheté par l’industrie automobile pour fabriquer notamment des pare-chocs et ils est très solide », souligne le directeur.

"La distribution du spray doit être parfaite et répétable"

La politique s’avoue fructueuse. En effet, l’entreprise est lauréate France 2030 pour des projets de modernisation d’équipements. Pour s’appuyer sur une traçabilité irréprochable, elle va digitaliser toutes les données de production. 30 millions d’euros d’investissements étaient prévus sur 2022/2025 : « Chaque jour, il nous faut être bons. La pulvérisation, la distribution du spray doit être parfaite et répétable quelles que soient les situations et les conditions climatiques : caniculaires, hivernales, en avion », insiste t-il.

Début 2013, l’entreprise qui s’appelait alors Rexam est passée de 5 000 à 10 000 m2. Une extension réalisée sur pilotis pour cause de zone marécageuse. Onze ans après, elle commence à être à l’étroit car elle emploie désormais 370 salariés, plus 80 intérimaires, contre 170 en 2012. Située donc en partie sur une zone marécageuse, l’entreprise ne peut plus s’agrandir. Elle travaille sur la finalité d’acquisition d’un terrain de 2 600 m2 sur le parc environnemental d'activité Bresle Maritime, situé à Ponts-et-Marais, toujours en Seine-Maritime, afin de construire une troisième salle blanche, qui pourrait être opérationnelle en 2026 : « Nous étudions cette possibilité-là, confie t-il. C’est le seul terrain disponible à proximité pour garder les compétences. » 

Le site commence à arriver à saturation. (Photo Nemera)

Car Néméra recrute une cinquantaine de personnes par an dans des métiers divers : opérateurs de production, régleurs, techniciens de maintenance, ingénieurs qualité… Plus que jamais l’entreprise se veut dynamique. Elle informe de sa campagne d’embauche sur une banderole accrochée à l’entrée du site : « Sauf pour des postes très spécifiques comme experts en injection, nous arrivons facilement à trouver du personnel, se félicite Angélique Romand, responsable du recrutement. Nous accueillons beaucoup de stagiaires notamment de troisième et de seconde. Nous capitalisons sur notre marque employeur pour collaborer avec des collèges, des lycées, des écoles d’ingénieurs, des BTS, tenter de séduire des diplômés en maintenance… Prochainement, nous organiserons des portes ouvertes.» 

Une fois sur place, beaucoup de visiteurs et de candidats sont séduits par les deux vastes halls de production, deux salles blanches chauffées à 21/22 °C, les postes demandant de la technique et par l’ambiance : « Vous savez, plus que la formation, nous accordons beaucoup d’importance au savoir être pour garder cette bonne ambiance, ajoute Angélique Romand. Nous commençons toujours par une période d’intérim pour les postes d’opérateurs, qui sont majoritaires dans l’entreprise et fonctionnent en 5 X 8, avant une embauche possible quand tous les critères sont au vert. Nous comptons aussi une quinzaine de personnes en alternance. Nous
ouvrons quelques postes en plus. Nous prenons aussi des stagiaires. »