L’entreprise contributive, un levier de performance

Crédit Photo : Miren LARTIGUE, «L’entreprise contributive, ce n’est pas une posture, c’est une affaire de performance», a déclaré le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, au cours d’une conférence organisée par l’organisation patronale, le 25 février dernier, à Paris.
Crédit Photo : Miren LARTIGUE, «L’entreprise contributive, ce n’est pas une posture, c’est une affaire de performance», a déclaré le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, au cours d’une conférence organisée par l’organisation patronale, le 25 février dernier, à Paris.

A l’agenda de nombreuses entreprises depuis l’adoption des dispositions de la loi Pacte relatives à l’impact social des entreprises, la notion d’entreprise contributive, ou de raison d’être et de société à mission, fait son chemin. 

«L’entreprise contributive, ce n’est pas une posture, c’est une affaire de performance», a déclaré le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, au cours d’une conférence organisée par l’organisation patronale, le 25 février dernier, à Paris. «On ne peut pas avoir une entreprise prospère dans un environnement qui ne l’est pas», a-t-il ajouté. C’est pourquoi le Medef souhaite «emmener l’ensemble des fédérations et des entreprises membres de ces fédérations dans cette démarche d’entreprise contributive».

Pour les entreprises qui veulent s’engager dans cette démarche, la principale difficulté consiste à réussir à changer la roue tout en continuant à rouler. «Il y a beaucoup d’inertie sur ces sujets et il faut beaucoup d’énergie pour faire bouger les choses», a souligné Geoffroy Roux de Bézieux. Et, dans la mesure où «la taille moyenne des entreprises adhérentes au Medef est de 47 salariés, beaucoup d’entre elles n’ont pas de direction du développement durable». C’est donc à des «dirigeants résolus et énergiques» qu’il revient de mener à bien ce projet.

Un signal pour toutes les entreprises

Les dispositions de la loi Pacte relatives à l’impact social des entreprises ont donné lieu à des débats au sein du patronat, entre partisans et opposants, au caractère obligatoire de ces mesures et à leur inscription dans la loi. «Peut-être que l’on aurait pu éviter [l’introduction de ces dispositions dans] le Code civil, le Code de commerce aurait suffit», a relevé Geoffroy Roux de Bézieux. Il y a un an déjà, le Medef s’est doté d’une raison d’être, au sens de la loi : il s’agit d’«agir ensemble pour une croissance responsable», c’est-à-dire «une croissance qui prend en compte le réchauffement climatique et le fait que les ressources de la terre ne sont pas infinies».

Inscrite dans les statuts de l’organisation patronale, cette raison d’être est «un signal pour nos salariés» et, en tant que porte-parole du patronat, «un signal pour toutes les entreprises». En 2019, le Medef a également créé une plateforme de dialogue avec des organisations non gouvernementales. Objectif : aller «à la rencontre du monde des ONG, un monde que l’on connaissait peu», «s’acculturer mutuellement» et «montrer aux ONG que les entreprises ont des contraintes et qu’il faut trouver la bonne cadence» pour s’engager dans cette démarche contributive. D’autant plus que «les comportements d’achats des consommateurs ne sont pas toujours en phase avec leurs discours», a pointé le patron du Medef.

Raison d’être, société à mission : un guide pratique de mise en œuvre

L’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) et le Collège des directeurs du développement durable (C3D) ont rédigé ensemble et viennent de publier un guide pratique rassemblant un certain nombre de recommandations destinées aux entreprises qui souhaitent mettre en œuvre les dispositions de la loi Pacte relatives à l’impact social. À savoir : l’obligation pour toutes les entreprises de prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux de leurs activités, la possibilité d’adopter une raison d’être dans ses statuts et d’obtenir la qualité de société à mission.

Adopter une raison d’être, «c’est une démarche collective qui doit embarquer toutes les parties prenantes internes et externes de l’entreprise», a rappelé la présidente de l’ORSE Hélène Valade, lors de la conférence. «Dès lors qu’ils ont compris le ‘pourquoi’ de la démarche, il faut faire confiance au génie des collaborateurs pour trouver les solutions pour produire sans détruire», a expliqué le président du C3D, Fabrice Bonnifet. «La révolution de l’entreprise contributive est avant tout une révolution du management», a-t-il ajouté, avant de se féliciter de la présence, en France, «d’entreprises pionnières qui doivent donner envie aux autres d’avoir envie».

Miren LARTIGUE