Les bacs fluviaux participent à l’activité du chantier naval de Dieppe

Le bac 26 qui reliera dès cet été Sahurs à La Bouille, a été baptisé le 21 février. Un bateau de plus de 13 M€ qui, comme son prédécesseur, sort du chantier naval dieppois Manche Industrie Marine.

Le tout nouveau Bac sera mis en service au mois de juin prochain. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Le tout nouveau Bac sera mis en service au mois de juin prochain. (© Aletheia Press / B.Delabre)

La tempête a quelque peu perturbé la cérémonie… Amené à réaliser le passage d’eau entre Sahurs et La Bouille (1 300 véhicules par jour), le bac 26, propriété du Département de la Seine-Maritime, a été baptisé le 21 février. Mais la mise à l’eau aura lieu plus tard. Sorti des chantiers de la MIM, Manche Industrie Marine à Dieppe, ce bac de 26,5 m de long rejoindra Sahurs au plus tard en avril, pour une mise en service en juin.

Capable d’emporter 12 véhicules légers et 60 passagers, il participera ainsi à la saison touristique. C’est là le deuxième bac commandé par le Département à la MIM à entrer en service. Avec son prédécesseur (le 25), il viendra remplacer les vieux bacs 15 et 16, construits dans les années 1970.

De tout bord politique, les élus ont montré leur satisfaction de voir le Département faire travailler une entreprise seinomarine. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Un carnet de commandes rempli

D’un coût de 13,6 millions d’euros (HT), le bac 26 est entièrement financé par le Département. Et sa réalisation au sein du chantier naval de Dieppe résonne comme un symbole. « Que le département ait choisi de faire travailler la MIM est intelligent et efficace », s’est ainsi félicité Nicolas Langlois, maire de Dieppe, qui voit aussi par là un moyen pour le port de Dieppe de « rester connecté avec son hinterland ». Ces deux commandes de bacs, confortent ainsi la présence du chantier sur le port de Dieppe. Le député Sébastien Jumel s’est ainsi rappelé, qu’à son élection à la mairie de Dieppe, en 2008, le chantier était destiné à être sacrifié par le plan d’aménagement foncier.

« La construction des deux bacs du Département a permis d’éviter un trou dans notre carnet de commandes, lié au Covid », se félicite Jacques Failly, le président de la MIM, qui emploie 47 personnes. « Aujourd’hui notre carnet de commandes est plein jusqu’à mi-2023 ». En particulier, un ponton de 62m, destiné à devenir un centre de tri de colis, sur la Seine à Paris, est cours de construction. Et la construction d’un chalutier qui sera immatriculé à Fécamp est en phase de lancement. La MIM compte bien aussi candidater pour le prochain appel d’offres que lancera prochainement le Département pour un bac maritime de 45 m, capable d’embarquer plusieurs poids lourds.

Une activité de Cherbourg à Dunkerque

« Ce qui nous facilite la vie, c’est d’avoir plusieurs cordes à notre arc, avec cette ouverture à la fois sur le maritime et sur le fluvial », poursuit Jacques Failly. Tout n’est pas réglé pour autant. La flambée du coût de l’acier pose problème, face à des contrats ou des appels d’offres qui ne l’avaient pas anticipée. « On essaie de maintenir le prix pour rester dans les clous », sourit Jacques Failly, qui fait aussi face à l’allongement des délais de livraison des semi-conducteurs nécessaires à l’électronique de bord. Manche Industrie Marine appartient au groupe Fipam qui dispose aussi d’activité de réparation et maintenance de bateaux, et aussi de fabrication d’équipements portuaires. Implantée du Havre à Dunkerque, la Fipam compte ouvrir prochainement une entité à Fécamp et à Cherbourg.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre