Les chambres consulaires mobilisées pour affronter l’avenir

Les chambres de Commerce et d’Industrie, d’Agriculture, des Métiers et de l’Artisanat étaient réunies, le 18 janvier à Rouen, pour une cérémonie des vœux pleine de détermination.

De g. à dr. : Guillaume Dartois (CMA 76), Laurence Sellos (Ch. Agriculture 76), Jean-Benoît Albertini (préfet) et Vincent Laudat (CCI Rouen Métropole). (© Aletheia Press / B.Delabre)
De g. à dr. : Guillaume Dartois (CMA 76), Laurence Sellos (Ch. Agriculture 76), Jean-Benoît Albertini (préfet) et Vincent Laudat (CCI Rouen Métropole). (© Aletheia Press / B.Delabre)

2023 est morte, vive 2024… Comme elles le font de longues dates, les chambres consulaires de Seine-Maritime se sont réunies à Rouen le 18 janvier pour la traditionnelle cérémonie des vœux. Avec une ambiance mi-figue, mi-raisin, berçant entre l’optimisme de rigueur en début d’année, et l’inquiétude traînante, dans la continuité 2023.

L’optimisme, Guillaume Dartois, président de la chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA76) le voit d’abord dans la qualité du dialogue interconsulaire. « Ensemble, nous unissons nos énergies, dans le principe désormais bien connu de maison commune, mais chambres à part », a-t-il en souriant. Car, globalement, les intérêts convergent, tant les problématiques sont partagées.

Le nucléaire en clé de voûte ?

« Difficultés de recrutement, Zéro artificialisation nette, coût de l’énergie, inflation, crise du bâtiment… », a listé Vincent Laudat, président de la chambre de Commerce et d’Industrie Rouen Métropole. « Simplification administrative (…), défi du changement climatique (…), protection de la ressource en eau… », a renchéri Laurence Sellos, présidente de la chambre d’Agriculture 76. Autant de défis que tous les corps de métiers relevant des trois grandes chambres consulaires devront relever.

Invité à s’exprimer par les présidents des chambres, le préfet de Normandie et de la Seine-Maritime, Jean-Benoît Albertini, a présenté le nucléaire comme « la pièce maîtresse de notre compétitivité », et donc une clé face à ces enjeux de 2024. Energie peu carbonée, l’atome doit permettre de résoudre la question du coût de l’énergie, et ainsi œuvrer à la réindustrialisation du pays… et donc à sa transition écologique. « La transition écologique devient une ardente obligation… et elle nous oblige à relancer notre industrie », a insisté le préfet. Un discours qui sonne agréablement aux oreilles de Vincent Laudat, qui a toujours vu l’arrivée de deux EPR de nouvelle génération à Penly comme une excellente nouvelle : « nous sommes acteurs de ce projet et travaillons activement aux préparatifs de ce chantier. »

Attractivité, formation et recrutement

En parallèle, une dynamique forte se met en place autour de l’enseignement. Vincent Laudat a énuméré : « Néoma poursuit sa progression dans les classements. (…) Inema a ouvert ses portes et a accueilli sa première promotion. (…) Et l’institut Marcel Sauvage va disposer d’un nouveau bâtiment cette année. » Un signal fort, à l’heure où les difficultés de recrutement agitent (presque) toutes les filières. « Nous devons porter l’idée que la formation est un levier important pour nous », renchérit Guillaume Dartois.

« 100 000 personnes sont toujours à la recherche d’un emploi en Seine-Maritime » a pourtant constaté Jean-Benoît Albertini, qui encourage les filières à continuer à améliorer leur attractivité. A l’image de ce que fait l’artisanat. « Nous avons su montrer que l’artisanat est un secteur dynamique », s’est félicité Guillaume Dartois.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre

Agriculture : une année qui débute mal

Côté agricole, alors que les manifestations se déploient partout en France, les représentants seinomarins se sont montrés plutôt apaisés. « On ne peut pas se plaindre tout le temps », a soufflé en aparté de la cérémonie des vœux un représentant syndical. Pourtant, la campagne en cours s’annonce compliquée, du moins du point de vue des cultures. Les conditions météo très pluvieuses de l’automne ont empêché les agriculteurs de réaliser leurs travaux de semis dans de bonnes conditions. Et certains de ces semis n’ont pas été achevés. Néanmoins, comme l’a souligné Laurence Sellos, la Seine-Maritime affronte ces problèmes avec de meilleures armes que d’autres régions. Ses conditions de production idéales restent parmi les meilleures au monde. Et après une année 2022 exceptionnelle en prix et en rendements, et une année 2023 plus dans la norme, les entreprises sont globalement dans une situation plutôt solide.