Les créations d’entreprises poursuivent leur progression

Pour le quatrième mois consécutif, les créations d’entreprises en France ont progressé en septembre, portées essentiellement par les secteurs de l’immobilier, la construction, le commerce et la restauration.

(c) Adobe Stock
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Selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés le 18 octobre, en septembre, 91 961 nouvelles entreprises ont été immatriculées, dont 35 755 sociétés classiques et 56 206 micro-entreprises. Toutefois, la hausse se ralentit : elle s’établit à 1,5%, en deçà de celle du mois d’août (+2,1%). Les créations d’entreprises classiques augmentent de 2,6%, après une baisse de 0,6%, tandis que celles de micro-entreprises reculent ( +0,9% vs +3,8%).

Côté secteurs, les créations d’entreprises rebondissent nettement dans les activités immobilières (+11,3%), et également dans l’hébergement-restauration (+9,8%), ainsi que, dans une moindre mesure, dans le commerce et la réparation d’automobiles (+5,6%) et la construction (+3,4%). À contrario, le nombre de nouvelles entreprises recule dans le soutien aux entreprises (-1,1% après +3,8%). Après son essor durant la crise sanitaire grâce à l’activité de la livraison à domicile, le secteur du transport et entreposage se replie aussi (-5,5%, après +9%)

Un été favorable. De juillet à septembre, les nouvelles immatriculations ont rebondi de 7% par rapport aux mêmes mois un an auparavant. Une tendance portée par les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur (+9%) et celles des sociétés (+6,2%). Les créations d’entreprises classiques, quant à elles, affiche une légère baisse de 0,6%. Sur ces trois derniers mois, le rebond des immatriculations est tiré par le secteur du soutien aux entreprises qui compte 10 700 créations de plus par rapport à la même période de 2021, en particulier dans le « conseil pour les affaires et autres conseils de gestion » (+3 200 ).

Mais, sur les douze derniers mois (entre octobre 2021 et septembre 2022), le nombre total d’entreprises créées ralentit de 0,5% comparativement avec la même période de l’année précédente. Le plus fort repli a été constaté dans le secteur «transport et entreposage», estimé à -36,6%, en glissement annuel. Cet essouflement sur un an laisse prédire que le nombre de créations enregistrées en 2021, qui avait frôlé le million d’entreprises, ne sera pas dépassé cette année.

Le climat des affaires se stabilise, malgré les difficultés

Selon la dernière enquête mensuelle de l’Insee, le climat des affaires résiste. Si globalement le moral des entrepreneurs est resté stable en octobre, des différences sectorielles s’affichent.

Durant ce mois d’octobre, les perspectives s’altèrent sensiblement dans les services tandis que la conjoncture se redresse un peu dans les autres secteurs. L’indicateur synthétisant le climat des affaires s’affiche à 102, comme en septembre, restant au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Le climat de l’emploi se contracte légèrement : l’indice dédié fléchit d’un point pour s’établir à 108. « Son évolution en octobre résulte principalement du recul du solde d’opinion relatif à l’évolution à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim) », annonce l’Insee.

Dans l’industrie, la situation est plus favorable : le climat des affaires progresse légèrement en octobre, après trois mois consécutifs de baisse. L’indicateur synthétique dans ce secteur se situe à 103, après 102 en septembre, l’opinion des chefs d’entreprise s’améliorant sur la production prévue et les carnets de commande. A cela, s’ajoutent la diminution de la part des entreprises déclarant des difficultés d’approvisionnement (37%) et la stabilité de la part de celles qui sont confrontées à un manque d’effectifs (23%).

Des problèmes de recrutement. En revanche, la situation se dégrade nettement dans le commerce de détail (hors commerce et réparation automobiles). Ce secteur est affecté par les problèmes liés à la baisse du pouvoir d’achat des ménages en plus des difficultés de recrutement. Son indicateur synthétique ressort à 92 (-4 points). « Cette dégradation résulte principalement de la diminution des soldes relatifs aux effectifs tant passés que prévus », explique l’Insee.

Dans les services, le climat des affaires est quasi stable, avec l’indicateur le synthétisant à 105, en octobre. Les patrons semblent moins optimistes qu’en septembre quant à leurs perspectives d’activité. Au sein de ce secteur, 62% des dirigeants rencontrent des problèmes de recrutement et près de 33% sont confrontés à des difficultés d’offre. La situation est particulièrement délicate dans l’hébergement-restauration et dans le transport routier des marchandises où le solde d’opinion sur la demande prévue recule fortement.