Logistique : Dieppe – Le Tréport joue la carte du collectif

Le club logistique de Dieppe Le Tréport (CLDL) a 20 ans. Il a accompagné les évolutions majeures qu’a connues le secteur sur cette période. Bilan et perspectives, avec son président Bruno Béliard.

Bruno Béliard, président du CLDL, soufflera les 20 bougies du club le 22 avril à Muchedent. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Bruno Béliard, président du CLDL, soufflera les 20 bougies du club le 22 avril à Muchedent. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Joyeux anniversaire ! Le club logistique de Dieppe Le Tréport (CLDL) fête cette année son vingtième anniversaire. Un événement qui sera marqué par un moment festif, le 22 avril à Muchedent, mais qui est aussi l’occasion de se pencher sur le travail accompli, et les perspectives. « Au début des années 2000, au moment de la création, la logistique était un métier nouveau », se rappelle Bruno Béliard, le président du CLDL. Vingt ans plus tard, il est devenu un élément clé de l’économie.

Brexit, Covid et fin du diesel

« La logistique, c’est un poste de dépense pour une entreprise, défend celui qui est par ailleurs à la tête de Euro Channel Logistics. Alors bien la structurer, c’est générer des économies. Et pour bien la structurer, cela passe par une bonne connaissance des acteurs locaux. » En cela, le CLDL a pleinement joué son rôle. Pensé comme un point de rencontre convivial entre chefs d’entreprise, il est ouvert aux prestataires de services, et à toutes les entreprises des activités logistiques (en propres ou en sous-traitance). On y retrouve ainsi des logisticiens bien sûr, mais aussi des industriels, des centres de formation, des agences d’intérim... « Nous n’avons malheureusement plus d’acteurs de la grande distribution et de l’alimentaire », souligne Bruno Béliard, qui leur ouvre grand la porte.

Derrière un réseautage générateur de business, le club permet également, et peut être surtout, une grande part d’entraide et d’échange. Il a permis en 2005, de monter un service de fret transmanche non accompagné qui s’est avéré fort utile face aux restrictions de mouvements liées au Covid notamment. Le Brexit a aussi été une épreuve qui a démontré l’utilité du groupe. Par la discussion et l’échange, les acteurs de la logistique dieppois ont permis d’amortir le choc. « Le CLDL a été le premier en Normandie à réunir les PME pour les préparer aux nouvelles conditions du marché. Nous avons sollicité les douanes, la CCI, la préfecture, pour qu’ils nous accompagnent face à la complexité du Brexit. Sur notre territoire, les industriels étaient vraiment bien préparés. » Et cela a aussi été l’occasion de pointer un manque de déclarants en douane, qui a conduit Eurochannel Logistics à créer, en son sein, un service dédié à ce type de prestation.

« On ne se connait jamais assez »

Cette bonne préparation n’a pas empêché la fuite des flux irlandais vers Cherbourg et Dunkerque, qui évite le passage en Grande-Bretagne. Désormais, donc, « il s’agit d’aller recapter des flux, pour arriver à 3 ou 4 départs quotidiens », défend Bruno Béliard. On a subi une baisse d’activité de l’ordre de 20 %. Ça devrait repartir, car malgré ce que dit Boris Johnson, la Grande-Bretagne aura besoin de se fournir en Europe. »

En attendant, le CLDL poursuit son travail de réseautage et se préparer à la fin des camions diesel (en 2029), encouragé par les collectivités locales et la CCI. « En Normandie, nous sommes une terre d’excellence en matière de logistique, se félicite Ludovic Lepetit, directeur du service Développement économique à Dieppe-Maritime. Et avec une logistique développée, on attire des entreprises, qui font elles-mêmes travailler les entreprises du réseau... en proximité ». Un vrai cercle vertueux. « On ne se connait jamais assez. Ce réseautage informel, ça n’a pas de prix ! », conclut Bruno Béliard.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre