MBI International relocalise sa production pour se renforcer à l'export

À La Vaupalière, le fabricant de jouets MBI International trace sa voie dans un contexte mondial bouleversé. L'entreprise a bénéficié de l'accompagnement de l'accélérateur régional Xport.

Mickaël Troadec gère MBI International depuis 18 mois. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Mickaël Troadec gère MBI International depuis 18 mois. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Et si nous fabriquions des jouets "made in France" ? C'est le pari que s’est lancé la société normande MBI International, basée à La Vaupalière. Ancien salarié, Mickaël Troadec a pris la gérance de cette entreprise spécialisée depuis 1939, dans la conception, fabrication et distribution de jouets, il y a 18 mois. Et il affiche la ferme volonté de poursuivre la relocalisation progressive de la production dans un contexte mondial bouleversé. Renchérissement du transport, rallonge des délais de livraison, pénuries de pièces... Autant d'éléments nouveaux qui plaident en faveur de la relocalisation. « Quand on a tout à portée de main, on gagne en souplesse, et on arrive à proposer des produits à peu près au même prix », défend Mickaël Troadec.

Un atout aussi pour mieux lisser les ventes sur l'année, sur un marché fortement marqué par la période de Noël. « On commence à répondre aux appels d'offres des grandes surfaces, spécialisées ou non, poursuit le dirigeant. Mais cela suppose de bien gérer les stocks et de planifier davantage la production. C'est relativement facile quand c'est fabriqué en Europe. C'est plus compliqué en Asie... »

L'entreprise s'appuie sur 3 gammes fortes : Bloko, Starlux et Artech (© Aletheia Press / B.Delabre)

E-marketing et digitalisation

Mieux, cette relocalisation, qui restera sans doute partielle, doit aussi servir d'argument commercial sur le marché international, que souhaite attaquer MBI. L'entreprise vient ainsi de bénéficier de l'accompagnement de l'accélérateur Xport. Ce guichet unique régional propose un programme de formations sur-mesure. « Nous avons candidaté en septembre. La formation a débuté en novembre et s'est terminée fin avril, raconte Mickaël Troadec, très satisfait de l'expérience. « C'est vraiment un programme à la carte : ils ont adapté leur offre de formation à nos besoins. »

Une feuille de route a ainsi été tracée pour l'entreprise, permettant de pointer les priorités. La principale tourne sur la stratégie e-marketing de l'entreprise. Prête à s'orienter vers de la vente en ligne en B to C, MBI International a ainsi revu sa copie à la lumière des conseils de Xport. Elle concentre désormais ses efforts sur l'approche B to B, en renforçant son référencement et sa notoriété. Cela passe notamment par les grandes plateformes de vente en ligne, mais pas seulement. Le site web de l'entreprise est en cours de refonte, et un accent particulier est mis sur les réseaux sociaux, afin de créer des communautés permettant le développement de l'image des produits.

Europe, Afrique, Moyen-Orient et Asie

En parallèle, Mickaël Troadec travaille sa stratégie d'attaque des marchés internationaux. Là encore l'accompagnement de Xport s'est avéré précieux, avec un mentoring, mais aussi avec des analyses de marché pointues. Déjà, le dirigeant a identifié certaines cibles et opportunités... Avançant pas à pas, il souhaite d'abord consolider certains marchés européens. « Pour asseoir nos bases de manière plus permanente et diminuer les marchés one-shot », précise-t-il. Puis il se tournera probablement vers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, avant de s'attaquer à l'Asie, sous le drapeau du Made in France. « Je pense qu'avec ce programme, nous avons gagné au moins 2 ans », assure Mickaël Troadec. Par le conseil, mais aussi par l'opportunité donnée de prendre du recul par rapport au quotidien. « Maintenant, nous sommes sur les rails. On va mener tout cela à terme », conclut-il.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre