« Nous nous demandions si nous n’allions pas devoir geler les investissements en 2021 »

© Aletheia Press / L. Brémont Edouard Chedru (à gauche) et Fabrice Rosay, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de la région Normandie.
© Aletheia Press / L. Brémont Edouard Chedru (à gauche) et Fabrice Rosay, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de la région Normandie.

La ferme des peupliers, à Flipou, est lauréate du fonds d’accélération des investissements industriels. Une opportunité pour l’entreprise euroise, impactée par le Covid.

Dans le paysage agricole et agro-industriel normand, la ferme des peupliers, à Flipou, fait partie des entreprises reconnues pour leur savoir-faire et leur capacité d’innovation. Edouard et son frère Antoine Chedru, à la tête de la société, ont fait appel au fonds d’accélération des investissements industriels, dans le cadre du plan de relance France. Ce 26 novembre, ils recevaient Fabrice Rosay, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de la région Normandie, préfet de la Seine-Maritime, et la presse. L’occasion d’évoquer la stratégie adoptée pour faire face à la crise sanitaire.

« Ce n’était pas pour nous »

« De la production de lait à la commercialisation de nos yaourts, en passant par la production de fourrages, nous maîtrisons toute la chaîne » résume Edouard Chedru. Une équipe de 56 personnes est ainsi nécessaire à la gestion de l’élevage, la production quotidienne de 60 000 yaourts, la commercialisation et la livraison. « Nous travaillons avec le secteur de l’hôtellerie et de la restauration et dès mars, notre activité a été impactée » poursuit Edouard Chedru. Pour autant, les gérants, confiants dans la solidité de leur structure, maintiennent les investissements prévus en 2020, notamment une unité de méthanisation, qui s’inscrit dans l’objectif d’atteindre une autonomie énergétique. « Nous avons travaillé sur de nombreuses pistes, par exemples sur de nouveaux produits, des formats familiaux. Bien sûr, cela n’a pas compensé la baisse d’activité. » Conscients que l’hôtellerie et la restauration resteront fragiles longtemps encore, « cet été, nous nous demandions si nous n’allions pas devoir geler les investissements en 2021. Le plan de relance, nous étions persuadés que ce n’était pas pour nous, que nous étions trop petits ». En septembre, grâce à des discussions au sein de l’accélérateur agroalimentaire piloté par le ministère de l’Agriculture, les chefs d’entreprise changent d’avis.

1,9 million d’euros

« Nous avons travaillé une semaine pour préparer le dossier, se souvient Edouard Chedru. Au cours de nos échanges avec les services de l’Etat, nous avons été marqués par leur disponibilité et leur réactivité. » Pour preuve, le dossier, une fois déposé, est instruit en cinq semaines. « J’entends souvent que le temps de l’administration est plus long que celui des entreprises, rebondit Fabrice Rosay. Nous travaillons à rapprocher ces temps au maximum. Dans le cadre du plan de relance, les services de l’Etat, en collaboration avec la Région, œuvrent sur le terrain à accompagner les entreprises et les orienter. C’est aujourd’hui que les entreprises ont besoin d’un soutien financier, pas en 2022 ou 2023. » La ferme des peupliers prévoit ainsi d’investir 1,9 million d’euros, subventionné à 50 %, sur le premier semestre 2021, une aide qui permet de sécuriser les emplois actuels et de créer 14 postes sur trois ans. Parmi les projets, une ligne de conditionnement sera automatisée, l’espace de stockage sera agrandi et un broyeur de verre installé pour diminuer les déchets. Un laboratoire sera également construit. Il sera consacré à renforcer la sécurité sanitaire et à la recherche et développement. Autant d’évolutions qui répondent à la volonté de l’entreprise d’innover, de prendre en compte la pénibilité du travail et de réduire son impact environnemental.

Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont