Petites villes de demain : un coup de fouet pour (re)lancer des projets

30 communes seino-marines bénéficieront du programme de développement territorial Petites villes de demain. Parmi elles, Saint-Saëns et Neufchâtel-en-Bray portent un projet commun sensé rayonner sur le pays de Bray.

Préserver commerces, emplois et services... Voilà l'enjeu pour Neufchâtel comme pour Saint-Saëns. (© Aletheia Press / Benoit Delabre)
Préserver commerces, emplois et services... Voilà l'enjeu pour Neufchâtel comme pour Saint-Saëns. (© Aletheia Press / Benoit Delabre)

Dans un département si fortement marqué par la présence de grandes métropoles que sont Rouen et Le Havre, et, dans une moindre mesure, Dieppe, il n'est pas toujours facile d'exister pour une « petite » ville. C’est une difficulté à laquelle veut répondre le programme Petites villes de demain. Lancé en 2019, il est aujourd'hui une composante importante du plan de relance. 

En Seine-Maritime, 30 communes ont été lauréates de ce programme doté de 3 milliards d'euros sur six ans à l'échelle nationale. Elles bénéficieront du financement d’un poste de chef de projet, pour les aider à coordonner et réaliser leurs actions. « Quand on est élu local, on n’a souvent pas de services pour nous accompagner, hiérarchiser les projets, rechercher les financements…, explique Marie-Agnès Poussier-Winsbach, vice-présidente de la Région, en charge de l'attractivité du territoire. Nous avons besoin d’un soutien d’ingénierie. »

Dynamiser le tissu économique

Dans le pays de Bray, les communes de Saint-Saëns et de Neufchâtel-en-Bray ont choisi de présenter une candidature conjointe à ce programme, dans une logique territoriale plutôt que communale. « Nous sommes sur un territoire qui a énormément de potentiel, avec notamment cette proximité de l'A28, détaille Xavier Lefrançois, le maire de Neufchâtel. Une vraie attractivité qui est accentuée aujourd'hui par la crise sanitaire : le Covid va attirer des travailleurs dans nos campagnes ! » 

La revitalisation économique et commerciale du territoire est évidemment au cœur de la réflexion. Un tissu encore vivant, mais qu'il faut à tout prix préserver. « C'est l'âme de nos villages, insiste Xavier Lefrançois. Si des chefs-lieux de canton peuvent soutenir ces atouts que sont les commerces de proximité ou les écoles, cela rayonnera naturellement sur les villages alentours. »

Pour Xavier Lefrançois le programme Petites villes de demain doit servir les intérêts du pays de Bray et pas seulement de Neufchâtel ou de Saint-Saëns. (© Aletheia Press / Benoit Delabre)

Cela passe évidemment par l'apport de services et d’infrastructures de qualité. Le déploiement de la fibre optique, par exemple, est un enjeu majeur. Mais cela passe aussi par le réaménagement du logement en centre bourg, ou un important volet de renforcement des services autour de la culture et des loisirs. « Ça ne va pas être la révolution », avoue Xavier Lefrançois, qui rappelle que ces réflexions sont déjà au cœur de plusieurs dossiers. Mais des dossiers qui sont aussi ralentit par la crise sanitaire. « Nous avons une nouvelle équipe qui, depuis un an, se sent frustrée. La situation sanitaire bloque tout. On va avoir un mandat estropié de presque deux ans... », déplore l'élu.

Apporter un coup de fouet

Le programme Petites villes de demain pourrait donc bien apporter un coup de fouet, justifiant son intégration au plan France Relance. La prise en charge par l'Etat est de 75 %, un poste d'animateur va permettre d'accélérer les travaux, de reprendre de la perspective, et de prendre le temps nécessaire d'échange et de dialogue. Le tout bien sûr, en étroite collaboration avec la communauté de communes Bray-Eawy. « Ce sera un bon complément au PETR (Pôle d'équilibre territorial et rural, NDLR) qui a la vocation à aller chercher des financements pour lancer les projets », précise le maire de Neufchâtel.

Reste désormais à trouver la bonne personne. Une question cruciale, pour que le programme apporte des résultats.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre