Peut-on « dé-googliser » son environnement informatique ?

Les fréquentes sorties de piste du géant du web Google et la prise de conscience de la problématique de la souveraineté des données posent la question de la « dégooglisation ». Et plus généralement de la « dé-GAFAMisation ».

Peut-on « dé-googliser » son environnement informatique ?

Récemment, la Cnil a épinglé Google pour ses pratiques en matière de gestion des ‘cookies’ publicitaires. Ils s’avèrent être des espions qui investissent la plupart des pages web. La firme américaine s’est ainsi vu infliger une amende de 150 millions d’euros.

Malgré les rappels réguliers des autorités, Google devrait continuer à exploiter massivement les données personnelles des utilisateurs de ses services, afin de préserver son modèle commercial, reposant à plus de 80% sur la publicité.
Alors, quelle est la parade ? Comment éviter ou contourner le géant américain ?

Search et YouTube

La « dégooglisation » commence tout d’abord par Google Search. Une alternative existe : Qwant, un moteur de recherche français. Soutenu par la Caisse des Dépôts, il est devenu en janvier 2020 le moteur de recherche par défaut de l’administration française. De quoi lui apporter un important socle d’utilisateurs.

Lorsqu’il est question de vidéos en ligne, YouTube semble indétrônable, avec plus de deux milliards de visiteurs chaque mois. Les critiques tendent toutefois à se multiplier autour des démonétisations de vidéos et d’une modération un peu trop excessive du contenu posté.
Si YouTube reste le moyen le plus efficace de toucher un large public, des alternatives sont prêtes à bondir, comme le français Dailymotion. Est-il un Petit Poucet du web ? Dans l’absolu, oui, avec « seulement » 160 millions de visiteurs uniques par mois. Mais les choses pourraient changer rapidement si son propriétaire, Vivendi, décide d’investir plus largement dans Dailymotion.

Gmail et Drive

Google est connu également pour la messagerie électronique Gmail, le service de stockage Drive et la suite bureautique en ligne Docs. L’alternative la plus directe à cette offre reste Microsoft 365. Mais son adoption ne fera que déplacer le problème, la dépendance à Google étant alors troquée contre celle à un autre acteur GAFAM.

La solution ? Chercher du côté d’un acteur suisse très dynamique : Infomaniak. La kSuite de l’hébergeur comprend un webmail, un agenda, un espace de stockage et une suite bureautique. Le tout pourra être complété par d’autres services comme kMeet (visioconférences) et SwissTransfer (transferts de documents massifs). L’offre gratuite comprend 20 Go pour les mails et 3 Go de stockage de documents. Des options payantes permettront de booster l’espace de stockage et d’intégrer la suite au nom de domaine d’une entreprise.

La suite bureautique en ligne utilisée par Infomaniak (et de nombreux autres acteurs du web) est une étoile montante lettone : OnlyOffice. Une solution accessible sur le web, mais également nativement (et à l’identique) sur la plupart des ordinateurs, smartphones et tablettes du marché.

La problématique Android

L’écrasante majorité des smartphones et tablettes Android intègrent les services de Google. La fuite de données de « télémétrie » visant à mieux vous « connaître » est ici permanente. Si un outil comme NetGuard permet de combler en grande partie ces fuites, colmater complètement la brèche reste difficile.

Le système d’exploitation /e/ tente de proposer une solution à ce problème. Basé sur Android, il est expurgé des applications et services de Google. L’e Foundation distribue plusieurs téléphones équipés de /e/ et propose également un remplaçant au ‘cloud’ de Google. L’ecloud comprend messagerie électronique, agenda, gestion des contacts, stockage de fichiers et une suite bureautique, basée là encore sur OnlyOffice. L’ecloud est gratuit dans la limite d’un gigaoctet de stockage. À noter que l’e Foundation est une initiative française, menée par un des ténors du monde Linux, Gaël Duval.

David FEUGEY