Plan de relance : les collectivités à la manœuvre

©Aletheia Press / B.Delabre Pierre-André Durand, préfet de Normandie, entouré des vice-présidentes de la Région, Sophie Gaugain (à g.) et Marie-Agnès Poussier-Winsbach (àdr.).
©Aletheia Press / B.Delabre Pierre-André Durand, préfet de Normandie, entouré des vice-présidentes de la Région, Sophie Gaugain (à g.) et Marie-Agnès Poussier-Winsbach (àdr.).

Le comité régional de suivi du plan de relance s’est réuni le 22 décembre à Rouen. La mobilisation des collectivités publiques et de l’Etat dans la relance, à travers des investissements conséquents favorables au secteur du BTP, a été mise en avant.

« Nous pouvons d’ores et déjà tirer un premier bilan d’un certain nombre de mesures engagées en région. » Pierre-André Durand, préfet de Normandie, a profité de la tenue de la deuxième réunion du comité régional de suivi du plan de relance, le 22 décembre, pour faire un point sur le déploiement des mesures de soutien à l’économie dans la Région. Un bilan jugé positif par les services de l’Etat, comme par la Région, qui comptent les millions engagés sur le territoire.

162 M€ dans la rénovation énergétique

Ainsi, l’Etat subventionne notamment la réhabilitation thermique des bâtiments publics. Une enveloppe qui cumule pas moins de 85 M€ à l’échelle de la Normandie. «Pour la réhabilitation énergétique,la Normandie disposera de plusieurs enveloppes de crédits en 2021 à destination des collectivités locales », détaille Pierre-André Durand. 36 M€ pour les communes et intercommunalités (EPCI), 19,2 M€ pour les Départements et 29,6 M€ pour la Région. « A ces enveloppes, il faut ajouter l’investissement que l’Etat va réaliser sur ses propres bâtiments, tous ministères confondus », poursuit le préfet. 77 M€ seront investis dans ce cadre, consacrés pour une grande partie (40 %) à la réhabilitation des bâtiments universitaires et des logements étudiants. Au total ce sont donc 162 M€ qui seront engagés dans des travaux à court et moyen terme, dans le cadre du plan de relance.De quoi injecter de l’argent frais dans le secteur du bâtiment, souvent considérer comme le fer de lance de la relance économique.

Les Petites villes de demain

A ce titre d’ailleurs, une Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) exceptionnelle est aussi en œuvre. Grâce à elle, en 2020, 92 projets de collectivités publiques ont été soutenus, pour un montant 22,4 M€. Cette DSIL sera reconduite et même renforcée en 2021, avec un budget de 30,8 M€. De quoi aider les collectivités à investir sur leurs territoires. C’est d’ailleurs ce même objectif que porte le programme Petites villes de demain, auquel 160 communes de Normandie sont lauréates (dont 30 en Seine-Maritime et 36 dans l’Eure). Elles bénéficieront du financement d’un poste de chef de projet, pour les aider à coordonner et réaliser leurs projets. « Quand on est élu local, on n’a souvent pas de services pour nous accompagner,hiérarchiser les projets, rechercher les financements…, explique Marie-Agnès Poussier-Winsbach, vice-Présidente de la Région, en charge de l’attractivité du territoire.Nousavons besoin d’un soutien d’ingénierie. »

L’industrie reste une priorité

Les volets « compétitivité » et « cohésion sociale » du plan ont eux aussi eu un vrai succès auprès des acteurs normands. Pour l’industrie, les appels à projets sectoriels (automobile, aéronautique, électronique et santé) ont désigné 15 lauréats normands, dont 5 dans l’Eure et 1 en Seine-Maritime. 7,5 M€ ont aussi été débloqués pour 11 autres entreprises dans le cadre du soutien industriel, pour un investissement de 419 M€. Ce plan est par ailleurs complété par le plan déployé par la Région, qui, aujourd’hui, se tourne notamment vers une aide à la gestion de la dette. « Aujourd’hui nous ne sommes pas dans une économie réelle. Il va falloir gérer la dette post-PGE (prêts garantis par l’Etat, ndlr), défend Sophie Gaugain, vice-Présidente en charge du développement économique et soutien aux entreprises.Nous sommes dans un état d’esprit de Résistance. »

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre