Conjoncture

Regain de confiance des ménages et des dirigeants

En mars, les Français se disent plus optimistes quant à leurs finances et plus enclins à faire des achats importants. Les anticipations sur le niveau de vie s’améliorent, mais la confiance reste fragile. Le climat des affaires rebondit aussi, porté par le commerce et les services.

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Dans un contexte économique morose ( croissance atone, tours de vis face au dérapage des comptes publics, aléas géopolitiques), les récents signaux envoyés par les ménages et les chefs d’entreprises sont plutôt encourageants.

Côté ménages, selon les données de l’Insee, publiées fin mars, la confiance est légèrement repartie en mars : l’indicateur qui synthétise leur moral gagne un point pour atteindre 91, restant cependant encore dégradé ( en deçà de sa moyenne de longue période de 100). Les Français ont une meilleure opinion de leur situation financière personnelle, passée (+ 1 point) et surtout future (+3 points). En conséquence, ils seraient même plus enclins à dépenser pour des achats importants : le solde d’opinion dédié rebondit de six points, mais encore sous sa moyenne de long terme.

Perspectives financières : entre confiance et prudence

Autre signal favorable à la consommation, moins de ménages estiment qu’il est opportun d’épargner (-5 points en mars, pour le second mois consécutif). Ils restent confiants dans leur capacité à épargner à long terme. Le solde d’opinion sur la capacité d’épargne future progresse de 3 points.

Les attentes des Français concernant l’évolution du niveau de vie en France montrent un léger rebond, mais en deçà des moyennes historiques. La part des ménages ayant ressenti une forte remontée des prix au cours des 12 derniers mois a diminué de manière significative en mars (-6 points). Alors que le ralentissement de l’inflation se confirme ( +2,3%, contre +3 % en février), la proportion de ceux prévoyant une accélération des prix, régresse, bien que cette perception reste élevée par rapport à la moyenne de long terme.

Le taux de chômage reparti à la hausse, ne semble pas les inquiéter. Les craintes sur l’évolution de l’emploi diminue de 4 points, s’éloignant ainsi de sa moyenne de longue période.

Le commerce et l’industrie tirent leur épingle du jeu

Côté entreprises, l’Insee rapporte, le 21 mars, une amélioration du climat des affaires par rapport à février, avec un indicateur en hausse de deux points, pour se situer à 100 : «pour la première fois depuis septembre 2023 », il retrouve ainsi sa moyenne de longue période. Cette embellie reflète pour l’Institut, une conjoncture plus favorable dans tous les secteurs d’activité. Seul le bâtiment reste en retrait.

Le commerce se démarque par une nette progression par rapport à janvier, avec des chefs d’entreprise plus optimistes concernant les livraisons étrangères et les intentions de commandes. L’industrie affiche des signes de reprise avec des indicateurs positifs sur l’évolution prévue de la production et le niveau des carnets de commande, constat d’un regain de confiance dans ce secteur clé. Seul, celui du bâtiment connaît une légère dégradation de son climat des affaires.

Dynamique contrastée des services

Les services connaissent également une éclaircie par rapport à février, avec un meilleur ressenti des entrepreneurs interrogés par l’Insee sur les perspectives d’activité et de demande. Néanmoins, le climat des affaires dans les services est marqué par une « dynamique » hétérogène, certains sous-secteurs affichant une réelle confiance en l’avenir tandis que d’autres restent plus prudents. L’immobilier se distingue avec un rebond de l’indicateur «à son plus haut niveau depuis mai 2023». L’information-communication atteint également son meilleur niveau depuis juin 2023. Les services administratifs et de soutien contrastent, avec un climat de confiance quasi-stable, sous sa moyenne.

AÏcha BAGHDAD et B.L