Ressources humaines : Verescence veut séduire les étudiants

L’usine verrière de Mers-les-Bains a accueilli une dizaine de classes allant de la 4ème au BTS, à l’occasion de la Semaine de l’Industrie.

Les élèves de BTS électrotechnique du lycée Pablo Néruda de Dieppe, lors de la visite du bout chaud de l’usine Verescence de Mers-les-Bains. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Les élèves de BTS électrotechnique du lycée Pablo Néruda de Dieppe, lors de la visite du bout chaud de l’usine Verescence de Mers-les-Bains. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Opération séduction… Dans une période de tension sur le marché du recrutement, le groupe Verescence a souhaité mettre à profit la semaine de l’industrie pour ouvrir grand ses portes à de potentiels futurs salariés. À Mers-les-Bains / Le Tréport, l’usine qui emploie 900 personnes (hors prestataires extérieurs), a ainsi accueilli chaque jour des classes allant de la 4ème au BTS, du 23 novembre au 1er décembre.

« On recherche au moins 4 apprentis en BTS par an, deux en maintenance et deux en bout froid, explique Emilie Bouville, responsable Ressources Humaines à l’usine de Mers-les-Bains. Demain, on va aussi avoir besoin de compétences au niveau ingénieur. L’électrification des fours, cela suppose d’amener l’électricité jusqu’à eux. Il y a plein de sujets de génie à gérer : mécanique, électricité, automatisme, intelligence artificielle… Nous avons plein d’idées et besoins de compétences. » « On n’en ai qu’au début de la robotisation de nos lignes », précise le directeur du site, Vincent Renaud, venu en personne saluer les étudiants.

Formation, 5/8 et salaire

La visite est bien rôdée. Accueillis en salle de réunion, les élèves découvrent l’activité du groupe : sa production, ses débouchés dans le domaine du luxe, ses contraintes et ses projets. Puis, direction l’usine pour un tour d’horizon de la chaîne de production du bout chaud, avec un passage à proximité du four, jusqu’au bout froid avec le contrôle de conformité et l’emballage. « La bonne connaissance du process verrier est très importante pour nous, explique la responsable des Ressources Humaines, qui précise qu’un poste de superviseur a été spécialement créé pour la formation des nouvelles recrues. C’est un passage obligé pour nos jeunes recrues. »

La politique salariale du groupe est très vite questionnée par les jeunes visiteurs. « Ce n’est pas trop un sujet chez nous, car on paie plutôt bien », précise en aparté Emilie Bouville. Les plus petits salaires sont au-dessus de 2 000 € bruts mensuels. Certains de ces postes sont à pourvoir en 5/8. Un rythme qui ne convient pas à tout le monde, mais qui sait aussi séduire les jeunes, grâce à un salaire attractif et à un rythme de travail qui laisse du temps libre pour les loisirs.

L’obstacle géographique

Au sein de l’usine, les jeunes rencontrent des salariés ayant suivi les mêmes parcours de formation qu’eux, et découvrent un potentiel avenir. Les résultats sont plutôt positifs. La plupart des jeunes reçus à Mers-les-Bains ne connaissaient pas l’industrie verrière et n’avaient en tout cas aucune idée des métiers recensés au sein de l’usine Verescence. À la sortie, leur vision a évolué. Reste à franchir l’obstacle géographique. Les écoles du bassin dieppois et ceux du Vimeu alimentent en effet en priorité leurs propres bassins d’emplois, particulièrement demandeurs en compétences industrielles.

« Est-ce que vous avez des alternants en licence ? » questionne ainsi ce jeune en BTS Électrotechnicien au lycée Pablo Neruda de Dieppe. « Non, mais justement, on aimerait en avoir », répond du tac au tac Emilie Bouville. Un recrutement est peut-être en cours…

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre