Retour sur l'âge d'or d'Hollywood et la Nouvelle Vague

Dans notre sélection livres dédiés au 7e art : l'âge d'or de la comédie américaine, un studio oublié et un immense cinéaste français.

Peter Sellers dans "The Party" de Blake Edwards.
Peter Sellers dans "The Party" de Blake Edwards.

Comédie(s) américaine(s)

Déjà auteur d'un remarquable ouvrage sur le cinéaste américain Preston Sturges, Marc Cerisuelo récidive avec ce livre passionnant sur la comédie américaine, un genre protéiforme qui a donné quelques-uns des plus grands chefs-d'oeuvre de la production hollywoodienne. Car entre 1918 et 1968, la comédie américaine a connu un âge d'or d'une richesse impressionnante, déclinant le genre avec maestria – sophistiquée, romantique, screwball, de remariage... –, avant d'évoluer à partir des années 1950 avec le concept de «seconde comédie américaine». Outre les films mythiques où le rire sécrète le bonheur du spectateur, le lecteur croisera ainsi quelques-unes des figures légendaires – Katharine Hepburn et Cary Grant, Marilyn Monroe et Jack Lemmon, Ernst Lubitsch et Howard Hawks, Billy Wilder et Blake Edwards –, parmi la pléiade d'actrices et acteurs, cinéastes et scénaristes qui ont participé à la grandeur d’un genre plus surprenant qu’on ne le croit.

Comédie(s) américaine(s). D'Ernst Lubitsch à Blake Edwards de Marc Cerisuelo (Editions Capricci).

RKO Radio Pictures


Aujourd'hui tombé dans l'oubli, le studio RKO fut l’un des cinq plus grands studios de l’âge d'or d'Hollywood, avec Universal, MGM, Paramount, 20th Century Fox et Warner. Car jusqu’au milieu des années 1950, la Radio Keith Orpheum Pictures est l’une des majors qui dominent l’industrie cinématographique, produisant plus d’un millier de films – dont de sublimes joyaux comme Citizen Kane d’Orson Welles ou La Vie est belle de Frank Capra – avec certains des plus grands cinéastes de l'histoire du 7e art (George Cukor, John Ford, Howard Hawks, Fritz Lang, Alfred Hitchcock…). Après un passionnant premier volet qui s'achevait à la première moitié de l’année 1942, ce second tome reprend le récit à cette période et relate l’ère la plus prospère de la société, en même temps que sa traversée du maccarthysme puis le déclin le menant à sa fin en 1958. Il s'interroge ainsi sur les raisons de cette disparition : l’inconstance de son management ? La folie de Howard Hughes qui voulait être le plus grand producteur du monde ? S'appuyant sur une multitude de documents et de correspondances inédits, l'auteur nous plonge au cœur de la chute de ce titan de l’industrie cinématographique hollywoodienne.

Clap de fin – Le Déclin de la RKO Radio Pictures de Richard B. Jewell (Editions Lobster Films).

François Truffaut

Magnifiquement illustré par plus de 140 photographies, ce bel ouvrage retrace film par film la filmographie complète de François Truffaut, l’un des cinéastes les plus célèbres de la Nouvelle Vague, «l’homme qui aimait les actrices», le créateur du personnage d’Antoine Doinel, son alter ego à l'écran… Disparu à l’âge de cinquante-deux ans, le cinéaste à la notoriété internationale a laissé une oeuvre souvent remarquable d'une prégnante singularité, traversée par certains thèmes récurrents comme l’amour ou l’enfance et ponctuée de repères autobiographiques. Des Quatre Cents Coups au Dernier Métro en passant par Jules et Jim ou La Nuit américaine, François Truffaut a fait tourner les plus grands acteurs et actrices de l'époque, sans oublier la comète Jean-Pierre Léaud qui aura illuminé six de ses vingt-cinq films. A travers ces derniers, les auteurs nous parlent aussi de l’homme François Truffaut, son amour du cinéma, sa grande fidélité à ses collaborateurs, ou encore ses angoisses, ses obsessions... Photographies de plateau et de tournage accompagnent des textes ciselés et nous plongent avec joie dans l’univers du réalisateur.

François Truffaut, film par film de Christine Masson et Laurent Delmas. Préface d’Arnaud Desplechin (Editions Gallimard).