Rouen : la Métropole investit dans les enjeux sociaux et écologiques

© Aletheia Press / B.Delabre La Métropole se fixe comme objectif de rénover 100 % du bâti de son territoire à l’horizon 2050.
© Aletheia Press / B.Delabre La Métropole se fixe comme objectif de rénover 100 % du bâti de son territoire à l’horizon 2050.

La Métropole Rouen Normandie engagera près de 273 millions d’euros d’investissements sur son territoire en 2021. Le budget primitif voté le 13 décembre s’ancre prioritairement sur une vision écologique.

Le 14 décembre, les élus de la Métropole Rouen Normandie se réunissaient pour voter le budget primitif de la nouvelle mandature.  « Jamais un budget n’avait été voté dans de telles conditions d’incertitudes », a constaté Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole. Mais un budget voté malgré tout dans la certitude qu’il est nécessaire de préparer l’avenir. Et cet avenir, selon l’élu, passe par « une orientation massive de l’investissement sur les enjeux sociaux et écologiques ». En clair, pas question de baisser le niveau d’investissement de la collectivité. Celui-ci est porté à 272,5 millions d’euros pour l’année à venir, en hausse de 13 %. Sur la mandature, l’investissement est ainsi programmé autour de 2 milliards d’euros contre 1,5 lors du précédent mandat. Mais ces investissements vont être plus fortement fléchés vers des formules moins carbonées voire décarbonées. « Pour cette nouvelle mandature, nous changeons encore d’échelle et d’intensité », indique Nicolas Mayer-Rossignol, qui a demandé à sa collectivité de déclarer l’état d’urgence climatique.« C’est un enjeu sanitaire, mais aussi économique. Ces questions sont devenues un vrai enjeu d’attractivité et compétitivité de nos territoires. »

Une ZFE sans contournement Est ?

La mobilité est évidemment au premier plan de cet objectif. Ainsi, la démarche de zone à faible émission (ZFE) est-elle lancée. Les vignettes CrittAir feront donc progressivement leur apparition dans la Métropole. A compter du 1er juillet 2021, la circulation et le stationnement des véhicules de transport de marchandises les plus polluants seront proscrits dans un périmètre délimité par l’intra-boulevard de Rouen. Pour aller dans le même sens, la Métropole prévoit aussi, par exemple, d’acquérir 17 bus électriques et 11 bus à hydrogène dans le cadre du renouvellementde son parc de véhicules de transport en commun.« Ce sera un processus progressif qui doit être dans une dynamique positive, plutôt que répressive, martèleNicolas Mayer-Rossignol. Et nous devons accompagner les territoires enclavés, ou les personnes en difficulté. »

En revanche, le contournement Est d’agglomération, lui, risque fort d’être replongé aux oubliettes. Si Nicolas Mayer-Rossignol affirme vouloir engager ce débat à l’occasion d’un prochain conseil communautaire, il ne cache pas, depuis la campagne électorale, sa réticence face à ce projet, défendu par les acteurs économiques du territoire. Lui-même l’avait d’ailleurs soutenu alors qu’il était président de la Région Haute-Normandie. L’urgence climatique est passée par là. « Ma position vous la connaissez, rappelle-t’il. Mais c’est un sujet sérieux et complexe qui ne peut pas se résumer à une tribune politicienne. »

Un service public de la performance énergétique

Réseaux de chaleur, valorisation des friches industrielles, et surtout rénovation énergétique, la question de l’efficacité énergétique est aussi au cœur de l’action de la nouvelle mandature. « Nous nous sommes fixé le très ambitieux objectif de rénover 100 % des bâtiments publics et privés du territoire aux normes BBC (bâtiment basse consommation, ndlr) d’ici 2050 », milite Marie Atinault, la vice-présidente de la Métropole. Un chantier pharaonique qui sera porté le service public de la performance énergétique, qui sera créé pour l’occasion, et qui devrait aussi être créateur d’emplois. La croissance verte est-elle en action ?

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre