Soutenir les épiceries solidaires, remède à la désertification rurale

Bougetoncoq, plateforme de financement participatif, invite les internautes à participer à la création d'épiceries solidaires dans les petits villages. Sur la base d'un modèle déjà existant, qui essaime sur le territoire.

Photo d'illustration Adobe Stock
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Verser quelques euros pour contribuer à créer des épiceries associatives dans 20 000 villages... La mise de départ, pour en démarrer une, se limite à 2 000 euros ! Bougetoncoq, plateforme de financement participatif spécialisée dans les projets dans les territoires ruraux, invite les internautes à participer à l'opération.

À la base, un constat inquiétant : près de huit villages sur dix de moins de 3 500 habitants ne disposent plus d'un seul commerce... Pour lutter contre le phénomène, Bougetoncoq encourage l'essaimage des Épi de Monépi, plateforme de gestion informatique. Cette initiative est née en 2016 à Châteaufort (Yvelines). Le principe : un réseau d'épiceries participatives créées et gérées par leurs adhérents, et donc, sans salariés. Les boutiques proposent des produits locaux avec, en complément, des marques responsables comme par exemple «C'est qui le Patron !». Une plateforme informatique unique est partagée par l'ensemble des Épi. Le modèle, alternative à la grande distribution, se veut particulièrement vertueux : les prix sont bas, car les charges et les marges sont nulles, et les producteurs locaux y trouvent un débouché. Déjà, Bougetoncoq a financé l'ouverture de plus d'une cinquantaine de ces épiceries sur le territoire.

Répliquer des initiatives qui fonctionnent

Et ce n'est pas la seule initiative de la plateforme. Au premier semestre 2020, en plein confinement, celle-ci a acquis une certaine notoriété - allant jusqu'au journal de TF1 - avec une opération d'urgence : «C'est ma tournée». Constatant les difficultés rencontrées par de très nombreux commerçants confrontés à la fermeture de leurs boutiques, le site avait monté l'opération : «Un verre virtuel pour une solidarité réelle». Les internautes étaient invités à alimenter un fonds d'urgence destiné aux commerçants, artisans et petits producteurs. Les dons avaient été confiés à l’AMRF, Association des maires ruraux de France, qui les a distribués à quelque 300 petites entreprises.

Mais au-delà de l'urgence, le principe de Bougetoncoq consiste à repérer sur les territoires ruraux des initiatives réplicables dans divers domaines (mobilité, santé, vivre ensemble, commerce...), et à solliciter mécénat d'entreprise, dons des particuliers et subventions publiques, afin de permettre leur essaimage.

La plateforme a été ouverte en janvier 2020 en partenariat avec l’AMRF et l’ADF, Association des départements de France. Elle est aussi soutenue par des entrepreneurs, et par l’écrivain Alexandre Jardin. À l'origine de l'initiative, deux frères entrepreneurs, Christophe et Emmanuel Brochot, qui avaient déjà fondé une autre plateforme de financement participatif quatre ans plus tôt. Cette dernière avait permis de verser 150 000 euros à 25 porteurs de projet.